17/09/2013

Six pépites contre la pauvreté


17 septembre 2013

     Le site de valorisation de déchets du malgache Madacompost, à Mahajanga, en juin. ETC TERRA

Des porteurs de projet nouent des alliances innovantes entre entreprises, associations et pouvoirs publics. Ils inventent de nouveaux modèles de développement durable. Le forum mondial Convergences 2015, en partenariat avec " Le Monde ", les réunit du 17 au 19 septembre à Paris




Pour sa sixième édition, le Forum mondial annuel Convergences 2 015 réunit, à Paris, du mardi 17 au jeudi 19 septembre, près de 4 000 personnes actives dans la microfinance, l'entrepreneuriat social, l'environnement ou la coopération internationale. Tous mobilisés afin d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement fixés par les Nations unies, dont le tout premier était de réduire l'extrême pauvreté de moitié entre 1990 et 2015.
C'est quasiment chose faite pour ce but initial. " En 2010, environ 700 millions de personnes en moins vivaient dans des conditions d'extrême pauvreté qu'en 1990 ", indique l'ONU. Mais " 1,2 milliard de personnes continuent de vivre avec moins de 1,25 dollar - 94 centimes d'euros - par jour " et, surtout, " une personne sur huit - dans le monde - continue de se coucher le ventre vide, en dépit de progrès importants ", précise le rapport 2013.
Qu'on crée de l'emploi en réduisant les déchets, comme Gevalor et Madacompost à Madagascar, que l'on réintègre les grands exclus comme Emmaüs Défi et le groupe Vinci, qu'on améliore l'alimentation des enfants comme le fait Blédina en partenariat avec la Croix-Rouge, de par le monde, les initiatives, les innovations et les partenariats public-privé qui développent une croissance créatrice d'emplois existent. Chaque année, six projets sont récompensés dans le cadre du Forum mondial Convergences 2015 pour leur potentiel et leur impact global sur la pauvreté, l'environnement, l'emploi. Les nominés 2013 sont microDON-Franprix, Emmaüs Défi-Vinci et le programme Malin de la Croix-Rouge française-Blédina au niveau français, et Gevalor-Madacompost, Sopreef-Performances et 1001 Fontaines pour demain au niveau international.
" Ambitions "
Pour les grandes entreprises, développer l'entrepreneuriat social - avec des effets économiques positifs indirects aujourd'hui, et directs à plus longue échéance - peut sembler moins légitime face aux préoccupations urgentes de la crise. " Nous devons faire preuve d'agilité et en aucun cas abaisser nos ambitions et les promesses faites à nos projets ", souligne néanmoins Miora Ranaivoarinosy, responsable de partenariats à Danone Communities. Quatre des dix projets soutenus (dont deux en phase pilote) liés à l'alimentation et à l'eau atteindront l'équilibre économique en 2014, ce qui valide la démarche et permet de la poursuivre. En grandissant et en se pérennisant, ils ont accès à de nouveaux débouchés et à d'autres modes de financement.
C'est aussi la démarche de la coopérative de microcrédit Oikocredit. " En Afrique, la force motrice, ce sont les pauvres. Ils ont besoin de financements importants, de tracteurs, d'équipements. Ils peuvent absorber de gros financements et les rembourser, même si cela comporte énormément de risques. Ensuite, les banques prennent le relais ", souligne Mariam Dao Gabala, sa représentante pour l'Afrique de l'Ouest, où 84 projets ont été financés pour un encours de 35 millions d'euros. Le système bancaire classique n'a pas, selon son expression, les mêmes " lunettes 3D " que les représentants d'Oikocredit pour appréhender les projets et les financer. Car l'enjeu est bien de faire de ces acteurs économiques " des citoyens à part entière et non plus entièrement à part ", créant une valeur ajoutée et un développement durables.
Anne Rodier et Adrien de Tricornot
© Le Monde

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