29/10/2011

Point Afrique renonce à ses vols vers Mopti


30 octobre 2011




Les vols hebdomadaires de la compagnie aérienne Point Afrique pour Mopti (Mali), qui dessert notamment le pays dogon, ont été suspendus. La reprise de la liaison touristique, annoncée récemment, n'a pas connu le succès escompté. Seule une trentaine de passagers, essentiellement des représentants d'organisations humanitaires, avaient acquis un billet sur l'un des vols hebdomadaires prévus à partir du 18 décembre. Cette région du Mali est considérée comme dangereuse par le ministère français des affaires étrangères et les tour-opérateurs ont renoncé, depuis le début de l'année, à y organiser des séjours. La compagnie Point Afrique maintient en revanche un vol aller-retour par semaine pour Kayes, à l'ouest du pays.
© Le Monde

19/10/2011

La France n'est plus notre soleil





Les Africains se tournent de plus en plus vers les pays émergents. L'incapacité de la France à mettre en valeur sa diversité alimente le malaise






AFP



Les " révélations " de Robert Bourgi sur le financement de responsables politiques français par des chefs d'Etat africains remettent en lumière les relations troubles de la France avec ses ex-colonies. Tenez-vous pour un fait cette " corruption mutuelle " et, dans ce cas, comment en expliquez-vous la persistance cinquante ans après les indépendances ?

Les révélations de M. Bourgi n'en sont point, car ces pratiques étaient connues. Le fait que l'un des acteurs importants de ces marchandages prenne la parole en public maintenant montre que cet anachronisme que l'on a appelé la Françafrique est condamné à terme. Aujourd'hui, l'important est de porter nos regards sur ce qui vient, sur les dynamiques neuves. La France n'est plus le soleil de l'Afrique, car elle se trouve en compétition avec des acteurs nouveaux comme la Chine, le Brésil et l'Inde. Elle n'en est même plus le miroir et je crois que cela est bon. En même temps, un tissu de liens humains s'est constitué au fil des siècles entre la France et l'Afrique. Il faut investir dans ces relations humaines pour faire naître des solidarités neuves qui dépassent les rapports entre Etats.
Comment expliquez-vous que beaucoup de gens sur le continent continuent de penser que leur avenir se joue à Paris ?
Beaucoup d'Africains le croient car ils continuent de lire l'action de la France en Afrique à travers le prisme des philosophies autochtones. L'histoire y est considérée comme une modalité de la sorcellerie où le sujet s'identifie comme victime de forces obscures, extérieures, qui lui échappent. A cet héritage local lié à l'imaginaire, s'ajoute une expérience historique forgée à l'époque coloniale et prolongée par les pratiques néocoloniales : des interventions armées, le soutien actif à des dictatures corrompues, et la difficulté qu'ont éprouvée tous les gouvernements français, de droite comme de gauche, à s'allier à des forces d'émancipation.
Pourquoi la gauche a-t-elle échoué à promouvoir la démocratie en Afrique ?
Au fond, la gauche française, hormis le PCF à l'époque coloniale, a toujours partagé avec la droite un regard sur l'Afrique et les Africains fondé sur l'idée que les sociétés africaines sont régies par des règles différentes des nôtres. La gauche a souvent porté sur le continent un regard marqué par le paternalisme et un excès de bonne conscience. Elle a donc peut-être été un peu plus autiste que la droite, alors même que la recherche académique française n'a pas arrêté de montrer les transformations des sociétés africaines.
Vous avez critiqué l'intervention française en Côte d'Ivoire, justifiée officiellement par la nécessité de faire respecter le résultat d'une élection et de stopper les violences. Pensez-vous qu'une guerre civile soit préférable à une intervention étrangère ?
Les deux options constituent des pis-aller. Le défi historique auquel fait face le continent africain consiste à pacifier les formes de la lutte politique, à découpler le politique et la guerre. Tant que cela ne sera pas accompli, le nombre de conflits sanglants ne diminuera point.
L'Afrique doit aussi s'astreindre à inventer par elle-même, à partir de ses ressources historiques et intellectuelles, un modèle de démocratie qui réponde à la complexité anthropologique de ses sociétés, et qui ne soit pas une greffe imposée par les bailleurs de fonds ou des armées étrangères. Ceci exige un travail lent, pénible, méthodique et discipliné que personne n'est prêt à envisager pour le moment. Enfin, l'absence d'une puissance hégémonique africaine capable de s'imposer avec d'autres sur le théâtre africain fait que le continent reste comme le ventre mou du monde qui attise la volonté des puissances étrangères d'y intervenir.
Après le " printemps arabe ", un " printemps africain " est-il possible ?
Non, aucun régime africain ne court ce risque. Les conditions qui ont conduit aux événements du printemps n'existent nulle part. Au sud du Sahara, les classes moyennes existent depuis cinquante ans tout au plus et n'ont ni le recul historique des égyptiennes, ni le niveau de professionnalisation des tunisiennes.
Vous avez écrit qu'avec l'immigration, " la France récolte ce qu'elle a semé avec sa politique africaine ". De quelle façon le passé colonial pèse-t-il sur la politique française d'immigration ? Il faut dédramatiser : la France n'est plus le pôle privilégié de l'immigration africaine en direction de l'Occident. Le nombre d'Africains qui ont pour objectif d'aller en France est très petit et va décroissant. Les discours français sur l'immigration africaine relèvent du fantasme. Ils sont liés à la période particulière que nous vivons, marquée par une rebalkanisation du monde, une redistribution planétaire très inégale des possibilités de mouvement, la construction de murs et la militarisation des frontières. Cela n'est pas typiquement français, mais la France s'exprime en mettant la peur de l'immigré au service d'une politique raciste, en attisant le fantasme d'une France sans étranger, une idée qui est contraire à son histoire.
La droite comme la gauche s'alarment de " l'échec de l'intégration " des descendants d'Africains. Qu'en pensez-vous ?
Il n'est pas vrai de dire que les descendants d'immigrés africains ne se sont pas intégrés. Les conflits, les luttes et les débats en cours montrent que l'intégration est en marche. Mon regard sur la France est optimiste. La réalité, c'est qu'elle est aux prises avec son histoire, elle en train de s'autoproduire sur un mode inédit et cela désempare beaucoup de gens. D'où tout ce bruit autour des questions d'intégration et d'assimilation.
Pourtant, vous avez souvent dénoncé l'incapacité de la France à assumer son passé colonial ! Je l'ai pensé, mais en réalité, le débat est nourri : il n'y a pas de refoulement, mais un énorme défoulement après une période d'aphasie. Il faut passer du défoulement à une critique exigeante du passé, qui ouvre des chemins d'avenir et n'empêche pas la France d'effectuer les nouveaux voyages planétaires de la pensée.
Vous critiquez une France incapable d'assumer la fierté de sa diversité et en voie de provincialisation. N'est-ce pas contradictoire ?
Non : il y a un décalage entre le dynamisme des processus sociaux en cours, les multiples exemples de convivialité dans les quartiers, dans les arts, et le discours public qui est porté sur eux. Cette vie citoyenne conviviale pourrait servir de base pour imaginer une France qui, au lieu d'avoir peur, serait ouverte parce qu'elle saurait d'où elle vient et ce qu'elle est.
Pourquoi ce discours est-il si peu porté politiquement ?
La France est grincheuse, elle aime le persiflage. C'est un pays où pour exister, il faut critiquer. Où un discours optimiste risque d'être pris pour de la naïveté.
Le facteur racial a été déterminant, selon vous, dans notre histoire coloniale et vous militez pour que sa persistance dans la société soit reconnue. Cela ne risque-t-il pas d'entretenir un esprit victimaire peu propice à l'intégration ?
Aujourd'hui, on dit aux immigrés africains et à leurs enfants : " Vous devez être comme nous. Mais, comme vous êtes vraiment différents, nous savons très bien que vous n'y parviendrez pas et que vous ne pourrez donc jamais vous intégrer. " Il faut réintroduire la race si l'on veut sortir de ces impasses qui bloquent toute discussion sur les transformations de l'identité française et la capacité du modèle français à élargir notre compréhension de la démocratie. Cela n'a rien à voir ni avec le " communautarisme " ni avec cette hypocrisie qui consiste à faire comme s'il n'y avait pas une histoire à assumer et à transcender. Une histoire où la race a occupé des fonctions symboliques, politiques et économiques à travers l'esclavage et la colonisation. Il ne s'agit pas de faire repentance, mais de sortir de cette espèce de bonne conscience bête qui fait que l'on ne sait même plus qui l'on est à force de dénégations.
Pourquoi enfermer les gens dans des catégories si l'objectif final est de les dépasser ?
Parce qu'il faut redresser un certain nombre d'inégalités que la race a servi à constituer historiquement. Il faut que la représentation politique soit à l'image de la convivialité qui existe dans la société. Il faut faire en sorte que la non-diversité devienne un anachronisme.
Vous appelez la République à reconnaître les divisions raciales alors que vous affirmez que le cosmopolitisme est l'avenir de l'humanité !
Je me situe dans une tradition d'origine africaine qui a toujours pensé que la différence en soi ne signifie pas grand-chose mais aussi que la reconnaissance de la différence est un moment significatif, stratégique, dans le projet plus large d'un Senghor ou d'un Glissant, d'une " épiphanie des nations ". L'humanité sera riche de l'ensemble de ses singularités. Elle sera appauvrie si ces singularités lui sont amputées. Je ne suis pas un militant de la différence, je suis pour une politique du semblable et de l'en-commun, si tant est que le monde que nous habitons appartienne à tous.
Propos recueillis par Philippe Bernard
Professeur d'histoire
Né au Cameroun en 1957, est docteur en histoire (Paris-I). Il enseigne l'histoire et les sciences politiques à l'université du Witwatersrand (Afrique du Sud) et à l'université Duke (Etats-Unis). Il est l'auteur de " De la postcolonie " (Karthala, 2000) et de " Sortir de la grande nuit " (La Découverte, 2010). Il s'apprête à publier " Critique de la raison nègre " chez Fayard
© Le Monde

12/10/2011

Paris renoue avec le pays dogon

 
13 octobre 2011

TOURISME


La falaise de Bandiagara, site classé au patrimoine mondial de l'Unesco, en pays dogon.
YANN DOELAN/HEMIS. FR
Mopti (Mali) Envoyé spécial
A partir du 18 décembre, un vol hebdomadaire de Point Afrique reliera Paris à Mopti, au Mali




L'avion de Maurice va revenir. " Dans les villages aux toits de chaume du pays dogon, au coeur du Mali, désertés par les randonneurs européens depuis presque un an, la dernière annonce de Maurice Freund, le bouillant patron de la compagnie aérienne Point Afrique, suscite des espoirs. A partir du 18 décembre, un vol hebdomadaire reliera Paris au petit aéroport de Mopti, situé à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest du pays dogon, qui concentre traditionnellement 80 % du tourisme au Mali.
Depuis le début de l'année, au pied de la falaise de Bandiagara, " c'est la crise, les guides sont au chômage, les commerçants n'arrivent plus à vendre leurs colliers, les jeunes quittent les villages, privant l'agriculture des bras valides. Un peu comme si une usine était partie ", raconte Moïse Témé, guide dogon et fondateur de l'agence L'Harmattan solidaire, à Mopti.
La liaison aérienne avait été interrompue fin janvier après l'enlèvement au Niger voisin, par l'organisation Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), de deux jeunes Français, retrouvés morts quelques jours plus tard. Le ministère des affaires étrangères avait alors classé le sud du Mali - où se trouve le pays dogon - en " zone déconseillée aux voyageurs, sauf motif impérieux ", le nord désertique demeurant " formellement déconseillé ". En outre, une loi de juillet 2010 tient pour responsables les agences de voyages qui emmèneraient des touristes dans une région considérée comme dangereuse, si l'Etat doit y organiser des actions de rapatriement.
Consignes de sécurité
La réouverture d'une ligne aérienne suffira-t-elle à convaincre les amateurs de randonnées ? Pour les rassurer, M. Freund, qui admet " une perte de 4,2 millions d'euros depuis dix-huit mois ", compte " former des guides à la sécurité et les équiper de balises de géolocalisation, qui pourraient en outre servir en cas d'accident ". La formation, qui n'a pas encore commencé, pourrait se tenir cet automne.
A Mopti, M. Témé apprécie l'annonce de Point Afrique, même si, selon lui, " il n'y a aucun risque d'enlèvement au pays dogon ", une région éloignée du Sahara et habitée par des peuples très différents. " Ici, le terrain est accidenté et tout le monde se connaît. On sait parfaitement où vont et d'où viennent les marcheurs ", raconte le guide.
M. Freund espère amener le Quai d'Orsay à se montrer plus souple, par exemple en tolérant des randonnées pédestres " encadrées par un tour-opérateur agréé par l'Etat, comme cela s'est fait dans le sud de l'Algérie dans les années 2000 ", précise-t-il. Mais, impassible, le ministère maintient les consignes de sécurité, arguant laconiquement que " le tourisme ne fait pas partie des motifs impérieux de voyage ".
Le patron de Point Afrique ne se décourage pas. Il a annoncé début octobre l'ouverture d'une ligne entre Paris et Kayes, une ville de l'ouest du pays dont sont originaires la plupart des Maliens vivant en France. Il vise à la fois les touristes intéressés par le massif du Fouta Djalon, en Guinée voisine, et la clientèle franco-malienne, espérant des rentrées salutaires, qui lui permettront de maintenir la ligne vers Mopti.
Olivier Razemon
© Le Monde

05/10/2011

Plusieurs archipels polynésiens sont à court d'eau potable


6 octobre 2011
Après six mois de sécheresse, les îles Tuvalu et Tokelau viennent de décréter l'état d'urgence

Après Tuvalu, petit archipel polynésien, c'est au tour des îles Tokelau de manquer d'eau. Le ministre néo-zélandais des affaires étrangères, Murray McCully, a déclaré, mardi 4 octobre, que les 1 500 habitants de ce minuscule territoire administré par Wellington disposaient désormais " de moins d'une semaine d'eau potable ". La veille, un Hercules C-130 néo-zélandais avait acheminé à Tuvalu, qui compte 11 000 habitants, des réserves d'eau douce et des dispositifs de désalinisation d'eau de mer. Selon les autorités néo-zélandaises, d'autres archipels du Pacifique Sud sont proches d'une situation semblable et pourraient décréter à leur tour l'état d'urgence.

Dans ces petits chapelets d'îles à fleur d'eau, les réserves souterraines sont très limitées et dépendent de pluies régulières - habitants et autorités stockent les eaux de pluies dans des citernes. Or, il n'a pas plu depuis plus de six mois sur la région et la pluviométrie y est globalement inférieure à la normale depuis environ trois ans. Selon la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, l'eau des puits de Tuvalu devient saumâtre et impropre à la consommation.
Une Niña intense
Cette sécheresse exceptionnelle est attribuée au phénomène climatique La Niña. Caractérisé par un refroidissement des eaux de surface du Pacifique tropical, ce dernier a pour effet de modifier la répartition des précipitations sur la planète. Dans l'aire Pacifique en particulier, La Niña est réputée concentrer les pluies sur l'Australie, au détriment du reste de la zone.
Commencée en juillet 2010, la dernière Niña s'est achevée en mai et a été le phénomène le plus intense du genre enregistré depuis un demi-siècle. Mais, début septembre, la National Oceanic and Atmospheric Administration américaine annonçait le retour probable de La Niña. De fait, des conditions froides persistent sur le Pacifique tropical et aucune pluie d'importance n'est attendue avant le mois de décembre sur les archipels polynésiens.
Ces derniers endurent-ils une situation qui pourrait devenir à l'avenir plus fréquente, voire chronique ? Les modèles climatiques ne permettent pas de déterminer avec certitude si le changement climatique en cours tendra à accroître ou à réduire les précipitations moyennes sur ces régions. En revanche, les climatologues suspectent que les épisodes de type La Niña et El Niño pourraient devenir plus intenses. Et accroître la probabilité que surviennent de tels longs épisodes de sécheresse.
Les îles de Polynésie comptent parmi les territoires les plus menacés par les bouleversements climatiques en cours. L'accent est généralement mis sur leur vulnérabilité, à moyen terme, à la montée des océans, à l'acidification des eaux de surface et donc au blanchissement des coraux, et à l'accroissement possible de l'activité cyclonique dans la région. A court terme, un péril sérieux pourrait être aussi, tout simplement, la sécheresse.
Stéphane Foucart
© Le Monde

Des millions d'instituteurs manquent à l'appel


6 octobre 2011
La planète manque d'instituteurs. Au-delà des affrontements hexagonaux sur la suppression des postes et les fermetures de classes, le constat est général : il faudrait pouvoir recruter 2 millions d'enseignants supplémentaires dans le monde pour parvenir à un enseignement primaire universel d'ici à 2015, dans le cadre des Objectifs pour le développement du millénaire fixés par les Nations unies.
Et c'est là sans compter les enseignants qu'il faudra remplacer pour pallier les départs à la retraite, les démissions... Au total, le besoin en instituteurs s'élève à 8,2 millions entre 2009 et 2015, selon le constat dressé, mercredi 5 octobre, par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) à l'occasion de la Journée mondiale des enseignants. Cette future pénurie d'enseignants a été calculée à partir de projections annuelles réalisées par l'Institut de statistiques de l'Unesco.
Le projet de scolariser tous les enfants du monde au moins jusqu'au niveau d'instruction élémentaire, soit 4 à 6 ans d'école, sera difficile à atteindre. Même si d'importants progrès ont été réalisés. Le taux de scolarisation dans le primaire est passé de 83 % en 2000 à 89 % en 2008, selon les derniers chiffres disponibles.
La pression démographique, inégale selon les pays, pèse sur des systèmes éducatifs déjà très surchargés. " Ce sont les pays en développement qui se trouvent aux prises avec les plus grandes difficultés pour satisfaire la demande d'enseignants ", précise l'Unesco. Sur les 112 pays qui ne disposent pas du nombre d'enseignants suffisants, l'Afrique subsaharienne représente plus de la moitié des besoins. Le nombre d'enseignants supplémentaires qu'il faudra recruter est estimé à 1 115 000. Dans nombre de pays, cela relève d'une mission impossible. Au Mozambique, par exemple, il faudrait former 18 % des jeunes de 20 ans au métier d'instituteur alors que le taux de scolarisation en lycée n'atteignait pas 10 % en 2009. Le Niger, le Tchad, l'Ouganda, la République centrafricaine ou le Burkina Faso se trouvent dans une situation comparable.
Le Nord aussi
D'autres régions vont aussi connaître un déficit important d'enseignants : les pays arabes, l'Asie du Sud et de l'Ouest, l'Amérique du Nord et l'Europe occidentale. La pénurie n'est donc pas le propre des pays en grande difficulté économique. La Suède, les Etats-Unis, l'Espagne ou l'Italie font aussi partie de la liste de l'Unesco.
En présentant ces chiffres, l'Unesco attire aussi l'attention sur les questions d'égalité entre filles et garçons dans l'enseignement. Si la composition hommes-femmes du corps enseignant varie selon les pays, leurs traditions et les contextes économiques, elle joue un rôle important sur les possibilités de recrutement futur d'enseignants. La présence massive de femmes chez les enseignants du primaire (62 % au niveau mondial) encouragera la présence de filles sur les bancs de l'école, augmentant ainsi les possibilités de former puis de recruter de nouvelles enseignantes.
Rémi Barroux
© Le Monde