17/06/2008

Au Burkina Faso, des paysans font reverdir le Sahel

Lire l'article du Monde daté du 18 juin 2008 en cliquant ici.

L'exode rural n'améliore pas systématiquement la sécurité alimentaire

Lire la suite de l'article en cliquant ici.

06/06/2008

Les pays membres de la FAO ne trouvent pas d'accord sur la façon de relancer la production alimentaire mondiale


7 juin 2008

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ALIMENTATION CONFÉRENCE INTERNATIONALE
ROME ENVOYÉE SPÉCIALE

Les Etats membres de la FAO ont bouclé dans la douleur, jeudi 5 juin, le Sommet international sur la sécurité alimentaire. Ils se sont engagés à " réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées pour 2015 au plus tard ". Elles sont plus de 850 millions aujourd'hui, et l'envolée du prix des denrées fragilise la situation de 100 millions d'autres. Mais les pays sont restés évasifs sur deux sujets sensibles : les subventions agricoles et les agrocarburants. Le document final a été jugé " décevant " par de nombreux participants. L'Argentine a regretté que la déclaration ne critique pas les subventions des pays industrialisés.

L'idée qui s'est dégagée de ces trois jours de négociations fait l'unanimité. Il faut doubler la production alimentaire mondiale d'ici à 2050 et mettre l'accent sur le développement de l'agriculture des pays pauvres, surtout en Afrique. Mais les moyens avancés pour résoudre la crise font débat. Le texte encourage notamment " la communauté internationale à poursuivre ses efforts en matière de libéralisation des échanges agricoles en réduisant les obstacles au commerce, et les politiques qui sont à l'origine des distorsions de marché ".

PETITS PAYSANS TENUS À L'ÉCART

Les ONG, ravies que l'agriculture familiale et le principe d'autosuffisance alimentaire redeviennent une priorité, estiment que le commerce et la facilitation des exportations ne sont pas le moyen d'aider les petits producteurs, qui doivent d'abord approvisionner les marchés locaux. Elles reprochent en outre à l'ONU de tenir les petits paysans à l'écart de sa cellule de crise créée pour surmonter l'insécurité alimentaire, alors qu'elle y a inclu les institutions de Bretton Woods (FMI, Banque mondiale et OMC).

L'idée que les investissements privés puissent permettre le développement de l'agriculture des pays pauvres inquiète aussi. Des multinationales avaient été conviées au sommet. " Il faut renforcer la production locale, pas la placer sous le contrôle de l'agrobusiness ", a expliqué Flavio Valente, le secrétaire général de l'Organisation internationale pour le droit humain à l'alimentation (FIAN). " L'heure est venue de voir l'agriculture africaine comme une véritable aubaine commerciale ", a estimé en revanche le président de la Banque africaine de développement, Donald Kabenuka, ravi de voir les fonds d'investissement s'intéresser à son continent.

Cependant, la FAO se dit satisfaite du sommet. " On a pris la vraie mesure du problème de la faim dans le monde (...), du fait que, cette fois-ci, nous n'avons pas seulement un problème humanitaire qui touche quelques pays mais un problème qui touche tous les pays ", a estimé le directeur général de l'organisation, Jacques Diouf. Pour cette agence de l'ONU, contestée pour son manque d'efficacité, l'objectif était d'obtenir une déclaration finale afin que le sommet n'apparaisse pas comme un échec.

" L'important pour la FAO, c'est d'arriver à un consensus sur l'objectif de produire plus ", disait-on dans l'entourage de M. Diouf avant la fin des négociations. Le reste, subventions et agrocarburants en tête, est plus délicat. Les pays ont des intérêts économiques à défendre, faisait-on remarquer pour justifier le blocage des négociations. Le dossier sera de nouveau examiné par le G8, au Japon en juillet.

Laetitia Clavreul

Le Sommet ne tranche pas la question des agrocarburants

Si le réchauffement climatique a été le grand absent du Sommet sur la sécurité alimentaire de la FAO, achevé jeudi 5 juin, les agrocarburants étaient au coeur des différends. La déclaration finale se contente d'estimer qu'ils présentent " des défis et des opportunités ", et d'appeler à des " études approfondies ". Leur production à une échelle industrielle a été défendue avec acharnement par les Etats-Unis et le Brésil.

De quoi décevoir ceux qui réclament un moratoire - au motif que les agrocarburants représentent un danger pour la production alimentaire - et ceux qui pensent qu'il est temps de créer des normes internationales pour éviter les dérives.

Selon le département bioénergie de la FAO, les agrocarburants peuvent être un atout pour le développement des zones rurales à condition d'examiner, pays par pays, le potentiel de terres et d'eau disponibles, de garantir que l'alimentation reste la priorité et de s'assurer que les paysans, et pas seulement les groupes industriels, en profitent. L'idée est que ces combustibles fournissent l'énergie nécessaire à la mécanisation de l'agriculture.

Journal du changement climatique au Sahel

Lire sur le site de Planète Urgence : Journal du changement climatique au Sahel

1er jour :
http://www.infosdelaplanete.org/3926/journal-du-changement-climatique-au-sahel-1er-jour.html

2ème jour :
http://www.infosdelaplanete.org/3927/journal-du-changement-climatique-au-sahel-2eme-jour.html

05/06/2008

MALI • Les civils touaregs cherchent refuge au Burkina Faso

Craignant les assimilations faites par l'armée malienne entre rebelles et civils, des Touaregs fuient pour se réfugier dans le pays voisin. Un exilé raconte sa détresse au Pays, de Ouagadougou.

Devenus indésirables dans leur pays, parce que des membres de leur communauté ont pris le maquis contre le régime en place, les Touaregs du Mali se sentent désormais dans l'insécurité chez eux. Bon nombre ont opté pour l'exil vers les pays voisins. Depuis bientôt deux mois, ce sont environ 900 réfugiés touaregs qui sont ainsi arrivés au Burkina Faso, parmi lesquels 300 personnes - hommes, femmes et enfants - sont logées au Stade du 4-Août, à Ouagadougou. Les autres sont restés pour le moment à Djibo, près de la frontière avec le Mali. Selon l'un des réfugiés, Mohamed Alher Ag Abou, il y aurait même parmi eux des Nigériens, mais qui ne se sont pas encore déclarés comme tels. [Le Niger connaît une situation analogue à celle du Mali.]

Depuis quelques jours, ce sont la Commission nationale pour les réfugiés et la Croix-Rouge du Burkina qui s'occupent d'eux. Elles procédent aux modalités devant leur permettre de délivrer à ceux qui le méritent un titre d'asile provisoire leur accordant des droits. A en entendre certains, on dirait que c'est uniquement au Burkina Faso que ces réfugiés se sentent pour le moment en sécurité.

"Nous n'avions aucun problème avec personne, ni avec les citoyens ni avec les autorités. Nous vivions tranquillement dans les pâturages avec nos troupeaux. Mais, depuis 2006, le pays est en crise. C'est ce qui nous a effrayés et nous sommes venus nous réfugier ici, au Burkina Faso, en attendant que la situation se calme au Mali. Nous avons abandonné nos troupeaux pour fuir. Mais nous ne nous inquiétons pas pour nos troupeaux, ce sont nos vies qui nous intéressent. Quand ta vie est en danger, tu ne te préoccupes pas de ta richesse", explique Mohamed Alher Ag Abou.

Le réfugié touareg raconte : "Nous ne sommes pas venus tous ensembles, chacun s'est débrouillé pour arriver ici ; certains ont fait le déplacement en petits groupes de trois, quatre, cinq ; d'autres sont venus avec leurs familles. Les premiers arrivés sont là depuis deux mois, mais des gens continuent toujours de venir. (...) Le Burkina est une terre d'hospitalité et nous nous y sentons en sécurité. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois. Nous étions déjà venus pendant la crise de 1993 et nous étions restés jusqu'en 1997."

"Nous ne pouvons pas dire aujourd'hui qui nous craignons exactement. Nous avons simplement peur des armes et des treillis militaires. Avec la situation qui prévaut au Mali présentement, il nous suffit de voir un homme en treillis pour courir. C'est cela la psychose au sein de notre communauté. Nous comptons rester jusqu'à ce que la paix revienne dans notre pays, sans quoi nous ne bougerons pas d'ici. En tant que citoyens maliens, nous demandons à notre président de faire tout son possible pour que la paix revienne. Qu'il accepte de négocier. C'est son devoir de veiller à la stabilité au Mali. J'ai mal chaque fois que je me vois obligé de fuir et d'aller chez un voisin", lâche Mohamed Alher Ag Abou.

Lassina Fabrice Sanou
Le Pays

CRISE ALIMENTAIRE • Le réchauffement climatique accentue la pénurie

Le 3 juin 2008 s'ouvre à Rome un sommet de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture consacré à la crise alimentaire mondiale (FAO). Un rapport de l'instance met en évidence le lien entre la crise actuelle, ses acteurs et le réchauffement climatique.
Publié à la veille du sommet de la FAO consacré à la crise alimentaire mondiale, qui commence le 3 juin à Rome, le rapport Nutrition, Climate Change and Biodiversity ["Alimentation, changement climatique et biodiversité"] révèle le paradoxe de la pénurie actuelle : "Près de la moitié des 820 millions de personnes qui souffrent de sous-alimentation dans les pays en développement sont des paysans ; 30 % travaillent dans la pêche ou vivent à la campagne et 20 % sont des pauvres vivant dans les villes. Cela veut dire que près de la moitié de la population qui n'a pas suffisamment à manger est constituée de personnes qui, pour vivre, produisent de la nourriture", note La Repubblica.

Selon la FAO, "les deux principaux défis auxquels nous sommes confrontés dans la bataille contre l'insécurité alimentaire et la malnutrition sont les changements climatiques et l'utilisation croissante des récoltes agricoles comme source d'énergie". "On ne peut penser continuer à augmenter la production alimentaire en utilisant toujours davantage d'eau et d'énergie car ce sont justement là les facteurs qui limitent la croissance", ajoute La Repubblica : 1,4 milliard de personnes vivent le long des bassins fluviaux qui utilisent déjà plus d'eau que celle qui se renouvelle naturellement.

"Et la population des villes – celle qui consomme le plus de ressources et d'énergies – doublera d'ici à 2050. Dans ces conditions, tenter de tirer davantage d'énergie de l'agriculture alors que celle-ci doit servir à résoudre la crise alimentaire ne sert à rien. Cela dit, la demande de biocarburants n'est pas la principale responsable de l'augmentation des prix des denrées alimentaires, car elle n'y contribue que pour 10-15 %".

Un mécanisme pervers se met alors en marche, observe la FAO : "Comme la demande de biocarburant demeurera vraisemblablement élevée, et qu'il va falloir aussi soutenir les récoltes à but alimentaire, on finira par utiliser de nouvelles terres pour les cultures. Brûler ainsi des forêts produira du gaz à effet de serre qui va accélérer les changements climatiques."

Pour la FAO, "une plus grande participation au processus de développement des personnes les plus pauvres et vulnérables, notamment les femmes, peut amener à avoir des programmes alimentaires plus efficaces". Et l'ouverture des négociations sur la deuxième phase du protocole de Kyoto (qui entrera en vigueur après 2012) offre l'occasion d'insérer le thème de l'agriculture dans l'agenda des engagements contraignants en matière de défense du climat. L'agriculture compte par ailleurs pour 30 % dans l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre (17,4 % pour la déforestation et 13,5 % pour l'agriculture).

Antonio Ciancullo
La Repiblica

03/06/2008

Crise alimentaire - Comment produire davantage et plus vite

La sécurité alimentaire est au coeur des discussions de la conférence de la FAO, qui se tient à Rome du 3 au 5 juin. Face à l'envolée de la demande et des prix des matières agricoles, deux possibilités : augmenter les rendements et les surfaces. Mais des limites existent.
Lire la suite de cet article du Monde du 4 juin 2008 en cliquant ici.

Un sommet contre la faim : contrôler les prix, relancer la production agricole

ALIMENTATION Une cinquantaine de dirigeants réunis à Rome pour répondre à une crise planétaire. Lire la suite de l'article du Monde daté du mercredi 4 juin 2008 en cliquant ici.