30/03/2008

Burkina Faso : pourquoi les exciseuses ne déposent pas les couteaux ?

Une enquête réalisée par Afrik.com (mardi 6 février 2007, par Habibou Bangré) à l’occasion de la journée mondiale pour la lutte contre les mutilations génitales féminines

Le Burkina Faso hésite de moins en moins à emprisonner les exciseuses récidivistes. Une profession qu’elles exercent par respect de la tradition, mais aussi en raison de la pression sociale et parce que les peines encourues ne sont pas assez dissuasives. Des problèmes que résolvent partiellement la sensibilisation et la reconversion des exciseuses.

« Je ne comprends pas ce qui m’est arrivé. Je ne comprends pas pourquoi j’ai recommencé. C’est un peu comme si c’était une fatalité. Je demande pardon et je ne recommencerai plus », affirme, Talato Diallo, qui a pris six mois de prison ferme pour excision. C’est la deuxième fois que cette Burkinabè de 57 ans est détenue à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou pour ce motif. « Ce n’est pas que j’ai oublié mon premier passage en prison, mais la pression sociale m’a poussée à recommencer », poursuit-elle.

« Pression passive du village »

L’excision suit en effet la règle de l’offre et de la demande, ou plutôt de la demande et de l’offre. Tant qu’il y a des parents qui veulent faire exciser leur fille, les exciseuses peinent à déposer les couteaux. Parfois de gré, pour respecter coûte que coûte la tradition, parfois de force. « Il existe une pression passive du village qui la nourrit, la loge et lui fait du chantage en lui disant que si elle n’excise pas, elle aura des problème », confie une source proche du dossier. « Les exciseuses étant au sein d’une communauté, on les menace de les excommunier », ajoute Alphonsine Sawadogo, chef du service coordination et appui au Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE).

Un risque que ne peuvent courir ces vieilles femmes, à qui il ne reste plus grand-chose et pas de famille pour les soutenir. La pression est particulièrement forte pour les exciseuses renommées et forcément âgées. « Beaucoup ne veulent pas faire exciser leur enfant par des néophytes, alors ils préfèrent se tourner les femmes âgées, parce qu’on se dit qu’elles "ont la main" », commente Adama Sagnon, procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouagadougou. La cote des vieilles femmes ne tient pas compte de la baisse de leur acuité visuelle qui conduit parfois à une boucherie mortelle.

Peines minimes = récidive

Dans ce contexte, la justice burkinabè a durci le traitement dans ces affaires. « Dans un premier temps, pour sensibiliser, on fait tout pour donner du sursis, concède Adama Sagnon. Avant que les exciseuses ne partent, nous leur expliquons que si elles recommencent, elles purgeront leur peine. Mais, avec la pression du CNLPE, il y a plus de peines fermes que de peines avec sursis qu’avant. »

Notre source anonyme fait une autre lecture de la situation : « Une fois qu’on arrête la personne, on la défère à la maison d’arrêt. Elle fait un mois de prison et ressort parce que les gens craignent que les femmes décèdent en prison. Parfois, le dossier reste bloqué à la gendarmerie et comme les exciseuses ne sont pas sanctionnées, elles recommencent. Je dirais que dans 80% des cas il n’y a jamais eu de vraies condamnations ».

Le CNLPE fait le même constat et se plaint des répercussions sur leurs actions. « Nous rencontrons des problèmes quant à la relaxation des exciseuses trop vieilles et des peines avec sursis qui sont mal comprises : pour les exciseuses, cela équivaut à une relaxe et une autorisation pour recommencer. Alors elles nous narguent car elles se disent qu’elles s’en tirent à bon compte », commente Alphonsine Sawadogo.

Pour cette responsable, « il faudrait revoir les condamnations et mettre l’accent sur les parents ». Actuellement, c’est l’exciseuse qui est la plus durement punie car c’est elle qui conduit l’acte. « Si l’on veut être rigoureux, il faut poursuivre les deux parents. Mais si la peine de l’acteur principal est la même que pour les parents, avec qui va rester l’enfant ? » interroge Adama Sagnon, qui a vu passer en 2006 une vingtaine d’affaires, dans lesquelles cinq ou six personnes étaient impliquées.

Difficile reconversion

Autre dilemme : la reconversion des exciseuses, qui leur permettrait de se détacher des quelques milliers de francs CFA que leur rapporte chaque opération. « Certains donnent de l’argent aux exciseuses pour qu’elles montent des AGR (activités génératrices de revenu, ndlr), mais il ne faudrait pas que cela finisse en chantage, avertit Alphonsine Sawadogo. La sensibilisation se poursuit en prison et lorsque les exciseuses sortent, si elles le veulent, nous les amenons à s’organiser en association ou à en intégrer qui existent déjà pour monter des AGR. Nous ne voulons pas donner des activités gratuitement. »

L’exercice d’une AGR, qui ne concerne que les femmes suffisamment en forme, n’empêche pas les récidives. Mais pour Talato Diallo, incarcérée à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, l’excision, c’est de l’histoire ancienne. Elle assure que, cette fois-ci, elle ne cédera pas à ceux qui l’ont choyée pour qu’elle « coupe » de nouveau. « Ce qui me fait le plus mal, c’est que mon fils n’arrive plus à se consacrer à son travail parce qu’il vient me voir toutes les deux semaines pour m’apporter le nécessaire », explique-t-elle.

Comment la native du village de Barkounba (Centre-Nord) est-elle aussi certaine de résister à la pression sociale ? « Dieu seul sait la rancœur que je nourris pour ceux qui m’ont poussée à recommencer, mais je ne livrerais jamais bataille contre eux. Je n’ai pas besoin de l’excision pour vivre car j’ai beaucoup de qualités en médecine traditionnelle », raconte la vieille femme. Une chose est sûre, elle n’entend pas faire profiter de ses soins au groupe qui l’a incité au crime.

29/03/2008

En Afrique, la question ethnique a été manipulé

30 mars 2008
En Afrique, la question ethnique
Au Rwanda, en Côte d'Ivoire ou tout récemment au Kenya, les affrontements ethniques semblent être une malédiction africaine. Schéma simple mais trompeur : les ethnies sont un aspect de la lutte pour le pouvoir et les ressources rares






illustration Devis Grebu

Lorsqu'il s'agit d'expliquer les crises qui secouent l'Afrique, le facteur ethnique est régulièrement mis en avant. On l'a vu à propos du Kenya, de la Côte d'Ivoire ou du Rwanda. Est-ce la bonne clé pour comprendre l'Afrique contemporaine ?

Christian Coulon : Absolument pas. L'ethnicité, ou l'analyse par le prisme ethnique, est une vision immédiate qui satisfait une partie de l'opinion occidentale car elle renvoie à une image de l'Afrique sinon primitive, du moins en retard. C'est l'explication la plus facile, celle qui demande le moins d'efforts.

René Otayek : Il ne faut pas privilégier cette clé mais il ne faut pas l'ignorer non plus. L'ethnicité est à considérer comme une dimension parmi d'autres, une construction historique en constante transformation, et à articuler avec les facteurs politiques, économiques, culturels.



Il n'empêche que le facteur ethnique resurgit à chaque crise.

R. O. : C'est vrai, mais je vois l'explication par le tout ethnique comme le fruit d'une paresse intellectuelle, voire pire. Le mettre en avant, c'est se couler dans le moule d'une Afrique mystérieuse, le continent des ténèbres, des identités primordiales. C'est une grille d'analyse indissociable d'une vision misérabiliste, primitiviste et archaïque de l'Afrique.

La colonisation a-t-elle instrumentalisé le facteur ethnique ?

R. O. : Oui. Mettez-vous à la place des administrateurs coloniaux qui se retrouvaient brusquement confrontés à des sociétés inconnues. Ils ont cherché à mettre de l'ordre, à hiérarchiser, à rationaliser, à nommer et donc à créer des frontières ethniques là où il n'y en avait pas. Je ne dis pas que le colonisateur a créé des ethnies à partir de rien ; il existait déjà un sentiment d'être différent. Mais le colonisateur a rigidifié des appartenances ethniques qui jusque-là étaient fluides, poreuses, dans le cadre de sociétés sans frontières. Au fond, comme le disent les historiens de l'Afrique " les ethnies ont une histoire ".

Tous les colonisateurs ont agi ainsi ?

C. C. : Oui, Anglo-Saxons, Français, Belges ou Portugais, tous se sont comportés de la même façon même si, côté français, c'était moins formalisé. N'oubliez pas que les Européens portaient un regard quasi uniforme sur l'Afrique et ses habitants. En bons évolutionnistes, ils voyaient l'ethnicité, l'ethnie comme une sorte de stade primitif qu'il fallait organiser pour civiliser le continent noir. Et, de fait, ils ont manipulé la question ethnique. Les Britanniques, en donnant un rôle important aux chefferies, ont gelé les appartenances ethniques. Les Français aussi, à telle enseigne qu'ils ont créé des chefferies là où il n'en existait pas - en Casamance et dans certaines régions du Burkina Faso par exemple.

R. O. : Au Rwanda aussi, les colonisateurs belges sont allés très loin dans la création des stéréotypes ethniques. Ils expliquaient que les Tutsi, d'origine nilotique, étaient plus intelligents que les Hutu, d'origine bantou, présentés comme petits et râblés, les traits grossiers, plus sombres de peau. On a rarement été aussi loin dans la codification ethnique et c'est évident que cela a laissé des traces profondes dans le Rwanda postcolonial.

C. C. : Le comportement des Français n'a pas été différent. Dans les pays islamisés d'Afrique, comme le Sénégal ou la Mauritanie, les administrateurs coloniaux avaient un préjugé favorable à l'égard des musulmans parce que ces derniers avaient une langue écrite, une tenue vestimentaire qui impressionnait, qu'ils s'adonnaient au commerce, activité perçue comme un signe d'ouverture. L'administration française comme son homologue anglo-saxonne ont essayé de s'appuyer sur les musulmans via les marabouts et les imams.

La fin de la période coloniale n'a pas mis fin aux identités ethniques. C'est même le contraire qui s'est produit...

R. O. : C'est vrai et cela s'explique parce qu'en Afrique, le sentiment d'appartenance nationale n'existe pas ou très peu. Non que les Africains soient incapables de se penser dans le cadre d'un Etat- nation. Simplement, les Etats autoritaires qui ont succédé aux colonisateurs et dirigé les peuples entre 1960 et 1990 ont échoué sur les deux objectifs sur lesquels ils avaient basé leur légitimité : construire la nation et promouvoir leur développement. Pour faire oublier leur incapacité et perdurer, ils ont manipulé à leur tour la question ethnique à des fins politiques. Prenez le cas du Togo sous Eyadema, du Rwanda du président Juvénal Habyarimana, ou de la Côte d'Ivoire d'Henri Konan Bédié. On pourrait multiplier les exemples... C'était des Etats autoritaires ou très acquis à la démocratie. Ils ont réprimé et occulté les ethnicités concurrentes pour se maintenir au pouvoir.

Mais, aujourd'hui, la démocratie s'installe en Afrique, et pourtant la question ethnique demeure.

C. C. : L'actualité suggère de fait une corrélation entre les processus de démocratisation depuis le début des années 1990 et une affirmation accrue des revendications identitaires, qu'elles soient ethniques ou religieuses. C'est une corrélation trompeuse. Ce n'est pas la démocratisation qui a produit une sorte de retour du refoulé. Ce n'est pas elle qui a libéré les ethnicités. Le poison, c'est-à-dire l'ethnicisation du politique, était là avant. Aujourd'hui, la donne a changé. Avec la démocratisation, le jeu politique devient plus ouvert à la concurrence. Il y a des élections. Dans ce contexte, l'ethnicité devient une ressource stratégique que manipulent les entrepreneurs identitaires pour se créer une clientèle électorale et mobiliser des troupes.

R.O. : Nous avons affaire à des pays qui sortent de trente années d'autoritarisme et de répression de la dissidence. Les partis politiques qui ont émergé à la faveur des démocratisations ont un apprentissage à faire. C'est encore plus vrai pour les partis d'opposition dépourvus de cadres, souvent de militants, et dont les moyens financiers sont dérisoires.

Comment expliquer que la corde ethnique soit si facile à faire vibrer ?

R. O. : Ce n'est pas le privilège de l'Afrique. Regardez ce qui se passe dans les Balkans ou en Irak. Même dans les pays modernes développés, la question ethnique est centrale. C'est la nouvelle frontière de la démocratie, et l'Afrique n'est pas une exception, même si la revendication ethnique peut y apparaître comme plus conflictuelle qu'ailleurs. Sur ce continent, ce qui rend difficile l'analyse des conflits à argumentaire ethnique, c'est qu'ils se déclinent avec des codes culturels que nous avons du mal à appréhender.

C. C. : Je crois qu'en Afrique les identités fonctionnent comme un moyen d'accéder aux ressources de l'Etat. Dans la mesure où les Etats sont souvent faibles, disposant de ressources limitées, une des façons de partager le " gâteau national " c'est de se regrouper dans des structures de type ethnique, clientélistes par nature, qui permettent d'avoir accès à l'Etat. C'est une façon de gérer la rareté.

Chaque individu a besoin d'identité qu'elle soit politique, religieuse ou ethnique. Or dans les sociétés africaines, les identités ethniques appartiennent à un horizon défini, bien identifié, qui les rendent attractives. C'est ce qui me fait penser que les progrès de la démocratie ne vont pas entraîner une dilution de l'ethnicité.

Vous ne pensez donc pas que l'ethnicité va se dissoudre avec les progrès de la démocratie ?

R. O. : Il faut voir l'ethnicité sous l'angle de la diversité culturelle et territoriale et se poser la question de son intégration dans le cadre de la démocratie. Au Ghana, au Bénin ou en Ouganda, on assiste à une sorte de réinvention de la tradition de l'Afrique, au retour des chefs dans des régions où ils étaient en perte de vitesse. Ils se réinscrivent dans les structures administratives et politiques. Comme le résumait un universitaire, il y a un retour des rois. Une réflexion est donc à conduire sur la façon dont la démocratie peut s'accommoder de ces diversités ethniques.

Croyez-vous que l'ethnicité puisse être un atout pour l'Afrique ?

C. C. : La tradition jacobine française cultive une vision négative et réductrice de l'ethnicité. Il faut la dépasser et, sans porter de jugement de valeur, appréhender l'ethnicité comme un paramètre du politique. L'Inde est un exemple formidable de pluralisme national, ethnique, religieux, social. Elle arrive grosso modo à gérer l'ensemble. A une tout autre échelle, un pays comme le Mali réussit également. Malgré la question touareg, il vit sa troisième alternance démocratique. Même chose pour le Bénin ou l'Afrique du Sud. Jacob Zuma est peut-être le candidat des Zoulou à la présidentielle mais l'ANC, le parti au pouvoir, le soutient également. Le contre-exemple pourrait être l'Ethiopie qui, officiellement, reconnaît une sorte de droit à la sécession mais, de fait, manipule comme jamais la question ethnique. La leçon finale, c'est qu'il ne peut y avoir de bonne gestion de l'ethnicité si l'Etat central ne conduit pas bien le pays, n'assume pas démocratiquement ses fonctions. Il faut un Etat central responsable pour conduire et obtenir l'adhésion de la périphérie à ses objectifs.

R. O. : La question centrale est donc celle du partage du pouvoir. Il peut être gravé dans le marbre, sous forme d'une régionalisation ou d'un Etat fédéral (comme au Nigeria) ou pratiqué au jour le jour en l'absence de texte. C'est ce que faisait Houphouët-Boigny en Côte d'Ivoire avec sa politique, certes clientéliste, d'équilibre régional. Le pays n'était pas une démocratie mais le pouvoir savait associer les différentes ethnies. On ne peut pas faire comme si les ethnies n'existaient pas, laisser croire qu'elles sont la marque de sociétés particulières a-historiques. Le but ultime est de faire émerger une identité nationale dans le respect des identités particulières.

Propos recueillis par Jean-Pierre Tuquoi

Le premier est directeur du Centre d'étude d'Afrique noire (CEAN) de Sciences Po Bordeaux, le second est chercheur au CEAN.

© Le Monde

MICRO FINANCE RURALE au Burkina Faso

J'ai parlé de ce BTEC dans mon compte rendu de mission 2008 à KANGARE et ai rencontré le responsable de ce fond à OUAHIGOUYA.

Voici quelques nouvelles extraire du journal "Le PAYS" du 22/02/2008.


Un réseau des BTEC porté sur les fonts baptismaux

Il s’est tenu le 18 février 2008, au foyer du Groupement Naam de Ouahigouya, une Assemblée générale constitutive des Baoré-Tradition d’épargne et crédit (BTEC) qui a permis d’orienter cette structure vers un réseau. Le Docteur Bernard Lédéa Ouédraogo, a été plébiscité par l’Assemblée pour être à la tête du conseil d’administration des 12 BTEC de la région du Nord.


"Des relations économiques se sont approfondies et ont fondé un laboratoire qui a secrété des notions économiques et commerciales croisées et partagées. Et de cela, sont nés les micro-crédits, l’embouche ovine et bovine, l’élevage de la volaille, les bourses d’échanges de produits alimentaires, l’octroi des fonds de crédit pour lutter contre la pauvreté en milieu rural". C’est en ces termes que le président des Groupements Naam, Bernard Lédéa, a justifié la création d’une institution financière au profit du monde rural, les Baoré-tradition d’Epargne et des crédits (BTEC), en 1990, dans 12 localités de la région du Nord.

Pour cette Assemblée générale constitutive de l’ancienne institution, qui a conduit à la mise en place d’un réseau des BTEC, l’ambition des initiateurs, de concert avec les partenaires techniques et financiers, notamment l’ONG italienne CISV, Térafina, est d’impulser une nouvelle dynamique dans le domaine de la micro finance.

Selon la représentante de l’ONG CISV, Simona Rovelli, son institution suivra pendant 2 ans et demi les BTEC à travers plusieurs activités dont le plan de développement stratégique d’une part et d’autre part recherchera d’autres partenaires pour multiplier les formations des gérants dans les activités prévues.

Pour Suzanne Bicaba, conseillère technique du gouverneur de la Région du Nord, qui a présidé la cérémonie, la constitution d’un réseau BTEC offrira à l’avenir une alternative heureuse à des milliers de familles pauvres en leur permettant de subvenir à leur besoin de micro finance à des conditions adaptées. Satisfaite des actions visibles et palpables sur le terrain des Groupements Naam sur les activités génératrices de revenus dans le milieu rural, elle a réitéré sa disponibilité à soutenir les Groupements Naam dans sa nouvelle quête pour le bien-être des paysans.

Le président du Conseil d’administration , le Docteur Bernard Lédéa Ouédraogo, élu par consensus, a exhorté les présidents d’union à impliquer honnêtement et sincèrement dans le fonctionnement de l’appareil BTEC . Toujours selon le PCA, à l’endroit des gérants, il a demandé le respect du statut vis-à-vis des textes juridiques pour sortir les paysans du sous- développement. Suzanne Bicaba a également lancé un appel aux partenaires pour qu’ils accompagnent le réseau. Aussi a-t-elle invité les gérants à jouer leur partition, pour que la discipline et la vigilance soient de rigueur.

En rappel, ces 12 BTEC, à savoir Boussé dans le Kourwéogo, Gompossoum,Songnaba, dans le Passoré, Gourcy, Sima, Tougo dans le Zondoma, Titao dans le Loroum, Thiou, Séguénéga, Soumiaga, Tangaye dans le Yatenga, fonctionnaient grâce à la capacité organisationnelle de la Fédération nationale des Groupements Naam ( FNGN) avec l’appui du gouvernement burkinabè, la Coopération suisse, la Coopération Italienne, l’Association française pour le développement International, la Coopération danoise , l’UNICEF , OXFAM Solidarité, Nouvelle Planète, Fonds belge de survie à travers SOS FAIM et autres.

Par Adama SINARE

MANIFESTATIONS CONTRE LA VIE CHERE au Burkina Faso

D'après un article du quotidien Le Pays du 22/02/2008


C'était prévisible

Faut-il s'étonner de la violence des manifestations contre la vie chère, véritables émeutes de la faim, de mercredi dernier? A moins d'être aveugle ou de faire semblant de l'être, personne n'ignore la grande détresse de la population avec la flambée continue des prix. Et en l'absence d'une réaction appropriée de l'Etat face à l'inflation galopante, il fallait s'attendre tôt ou tard à des risques de dérapages de la part d'âmes désespérées. C'est l'expression de ce ras-le-bol que l'on a pu observer dans les rues de Bobo Dioulasso. Pourtant ce n'est pas faute, pour des journaux comme "Le Pays", d'avoir tiré la sonnette d'alarme. Une lecture très lucide de la conjoncture socioéconomique nous avait amené à écrire ceci, dans notre "Dialogue intérieur" du jeudi 31 janvier dernier: "L'augmentation du coût de la vie plombe la consommation; elle piège les efforts pour promouvoir le développement. Enfin, elle fait le lit des révoltes de populations qui ne veulent pas mourir. En cela, les autorités seraient bien inspirées d'en avoir grande conscience". Moins de trois semaines après cet éditorial aux accents prémonitoires, les faits nous donnent malheureusement raison.

Depuis que les syndicats battent le pavé et vont en grève pour réclamer un retour à des prix raisonnables des denrées, depuis les dernières valses des étiquettes et la grogne qu'elles ont suscitée, l'Etat est apparu comme tétanisé, incapable de faire entendre raison aux spéculateurs de tout acabit. Tant que la bière coule à flots dans les débits de boissons, tout va pour le mieux. Un sentiment de sécurité sociale prévaut chez des dirigeants qui, en réalité, ont un mauvais jugement du niveau de mécontentement de la population. Le petit peuple est à bout de souffle et il faut être à son écoute pour le savoir. Il n'est plus en mesure de suivre le rythme des réformes ultra-libérales en cours dans le pays. Cette erreur d'appréciation s'est couplée d'une politique fiscale qui frise la rapacité. Les opérateurs économiques sont traqués et pressurés comme des oranges parce que le mot d'ordre de l'Etat est que l'argent rentre dans les caisses, à n'importe quel prix. Il y a donc comme un cercle vicieux duquel peine à sortir l'Etat lui-même, pris dans le piège de sa boulimie dont l'une des conséquences est la flambée des prix.

Cette incapacité des autorités à contrôler les prix pose donc le problème de l'autorité de l'Etat. Comment, dans ce contexte de pagaille générale que l'on appelle pudiquement "libéralisation", l'Etat peut-il faire respecter des décisions allant dans le sens de la baisse des prix? Du reste, et signe de l'impuissance des autorités compétentes, les commerçants ne cherchent plus à aviser leur ministère de tutelle avant de procéder aux augmentations. Le gouvernement est toujours mis devant le fait accompli. Même le tout-puissant ministre d'Etat Salif Diallo est défié dans son opération de vente de céréales à des prix sociaux. Le prix plafond du sac de mil n'est pas respecté, et personne ne semble pouvoir éradiquer l'affairisme naissant autour de cette belle initiative.

Dans un pays aussi pauvre que le Burkina, l'autorité de l'Etat, plus que dans les questions sécuritaires ou fiscales, doit surtout s'exercer dans le domaine de l'amélioration des conditions de vie des populations. Si la tendance inflationniste s'installe durablement, le Burkina doit dire adieu à ce qui faisait son charme et séduisait les étrangers: le coût peu élevé de la vie. Le pouvoir a donc intérêt a restaurer cette richesse propre au Pays des hommes intègres, qui est à la fois gage de bien-être pour les populations et de stabilité socio-politique. Les incidents de Bobo et de Ouahigouya viennent rappeler à quel point la confiance entre le peuple et ses dirigeants peut être rompue du fait de la cherté de la vie. Certes, on ne peut que déplorer le caractère violent des manifestations, aux antipodes des règles de l'Etat de droit. Mais en Afrique, les gouvernants ont cette fâcheuse habitude de ne prendre conscience d'une crise que lorsqu'elle leur explose à la figure. L'erreur pour le gouvernement, serait de voir derrière ces manifestations des velléités de déstabilisation, comme un malade cassant son thermomètre pour refuser de reconnaître sa fièvre. Le pouvoir burkinabè est donc prévenu. Le gouvernement a l'impératif devoir d'endiguer la colère grandissante du peuple pour éviter d'autres émeutes. Pour cela, il n'a pas de choix que s'occuper du peuple qui est sa raison d'être.

"Le Pays"

SITUATION DU BURKINA EN 2007

D'après un article du Quotidien le Pays N°4084 du 28/03/2008 de OUAGADOUGOU, quelques informations générales sur la situation du Burkina Faso.

SITUATION DU BURKINA EN 2007


Le diagnostic sans complaisance de Tertius Zongo

Le Premier ministre burkinabè Tertius Zongo a prononcé, dans l'après-midi du 27 mars 2008, et devant les députés de l'Assemblée, son discours sur la situation de la nation. Il s'est agi d'un passage en revue du pays sur tous les plans (social, économique, politique, etc.) durant l'année écoulée.

Ceux qui se demandaient comment le Burkina s'est comporté en 2007 ont depuis hier après-midi la réponse à cette question. Et cela avec le discours sur la situation de la nation du Premier ministre Tertius Zongo qui a du même coup sacrifié à une disposition constitutionnelle. Qu'il s'agisse de l'économie, du social, de la politique, de la culture, du tourisme, des droits humains, etc., aucun secteur n'a été épargné par l'exposé premier ministériel d'une durée de plus de 2 heures d'horloge qui a été suivi de questions des députés. Sur le plan économique par exemple, Tertius Zongo n'est pas passé par quatre chemins pour dire qu'en "2007, l'économie burkinabè a accusé le choc externe des augmentations successives et disproportionnées du prix du pétrole et de la baisse drastique des cours des matières premières, notamment celle du prix du coton, baisse accentuée par une dépréciation continue du dollar par rapport à l'euro". A l'interne, l'économie ne s'est pas non plus bien portée au regard des conditions agro-climatiques qui l'ont mise à rude épreuve. "Toutes choses qui ont contribué à freiner la croissance économique", a dit le Premier ministre. Ce n'est donc pas surprenant que la balance commecriale du Burkina ait été déficitaire d'environ 294 milliards de F CFA en 2007 (contre environ 254 milliards de F CFA en 2006). Pas étonnant non plus la baisse de 1,5 point l'année dernière du taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel qui s'est établi à 4%.

Par contre, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'incidence de la pauvreté, selon le chef du gouvernement, a reculé dans le même temps pour s'établir à 42,6 %. Cela est à mettre tout simplement à l'actif des importants programmes mis en oeuvre dans les secteurs sociaux, a fait savoir Tertius Zongo. Toutefois, la flambée des prix qui a engendré la vie chère ou "phénomène du mal-vivre" risque d'annihiler les gains obtenus. Sur la vie chère, le Premier ministre a condamné les manifestations violentes de février dernier, rappelé les mesures prises pour faire face à la flambée des prix. Le chef du gouvernement burkinabè a profité de l'opportunité qui lui a été offerte pour réaffirmer "qu'aucune intention malveillante du gouvernment ne justifiait la récente flambée des prix des produits de grande consommation. Aucune mesure fiscale, parafiscale ou douanière n'expliquait cet accès brutal d'inflation". De ce fait, tous ceux qui ont prétexté ces situations pour manifester violemment ont tout faux.

En somme, le Premier ministre a fait un diagnostic sans complaisance. Dans chaque secteur, il a relevé ce qui va ou ne va pas, ce qui a été fait l'année écoulée ou va l'être en 2008 ou au-delà, avant de se prêter aux questions posées par 53 des 97 députés, sur 111, effectivement présents à l'hémicycle. Au nombre d'eux, le député Salam Ouédraogo, tout de blanc vêtu, qui faisait son baptême du feu en remplacement de la députée Cécile Beloum nommée ministre chargée des Relations avec le Parlement. Nous reviendrons sur les réponses du Premier ministre aux questions posées dans nos prochaines éditions, tout comme sur le discours dont l'intégralité sera également proposée ultérieurement.

Par Séni DABO

17/03/2008

Résultats des élections municipales et cantonales à AUBIERE

La Gauche Unie l'emporte à AUBIERE.
ça faisait 25 ans que l'on attendait un tel retournement.
Voir les résultats détaillés en cliquant ici.

Les résultats du second tour à AUBIERE :

Les élus

Liste d'union de la gauche

M. Christian SINSARD
Mme Monique GUYOT-BERNI
M. Alain CHASSAIGNE
Mme Paulette RIBES
M. François ROCHE
Mme Montserrat FORTE
M. Eric CROUZET
Mme Frédérique BONNEMOY
M. Serge FABBRO
Mme Chantal TAVERNIER
M. Vincent SOULIGNAC
Mme Nicole LOZANO
M. Florent GUITTON
Mme Marie-Françoise SIOLY-PIC
M. Laurent GILLIET
Mme Chantal BOURCHEIX
M. Jacques BLAIZE
Mme Sacika ZEMZEMI
M. Stéphane MILLETTO
Mme Christine BUISSON
M. Jacques FONTAINE
Mme Claire CHAINAIS

Divers droite

M. Jérôme GIRARD-LIOVINGUT
M. Pierre-Jean BARGNOUX
Mme Marie-Paule SOUCHE
M. Alain GAZEL
Mme Renée BONTHOUX
M. Beranrd DUREL
Mme Eléonore SZCZEPANIAK



Même victoire de la Gauche (PS) avec le succès de Laurence MIOCHE et son suppléant Jacques FONTAINE aux élections cantonales d'AUBIERE où le Conseiller Général sortant, Maire d'AUBIERE est battu.
Voir les résultats en cliquant ici.

14/03/2008

Les Réfugiés de la faim

Ayez de temps en temps une pensée pour ces innombrables émigrés africains qui finissent leur course de la faim vers l'Europe en périssant en mer !
Lire la suite dans Le Monde Diplomatique du 01-03-2008

08/03/2008

FESTIVAL REGARDS D'AFRIQUE

Du 26 Mars 2008 au 01 Avril 2008




Pour plus de renseignements sur le programme et les projections allez à l'adresse suivante :
http://www.cinebocage.com/afrique/2008/autour2.html#vichy

06/03/2008

Je vous préviens, si nous ne faisons rien, le tableau de notre planète en 2030 ne sera pas agréable à regarder

L'OCDE met en garde contre un désastre écologique



7 mars 2008

Je vous préviens, si nous ne faisons rien, le tableau de notre planète en 2030 ne sera pas agréable à regarder. " L'avertissement n'émane pas d'un écologiste forcené, mais du secrétaire général de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), Angel Gurria. Ce dernier a présenté, mercredi 5 mars, un rapport aussi volumineux que pessimiste examinant dans le détail les effets combinés de la démographie mondiale et de la croissance économique sur l'état de la Terre à l'horizon 2030.

Tout comme l'économiste britannique Nicholas Stern en 2006, M. Gurria a souligné qu'une action rapide contre le réchauffement climatique et la dégradation de l'environnement se ferait à un prix " à notre portée " et coûterait moins cher qu'une réponse à retardement, enclenchée dans quelques décennies. L'OCDE juge notamment nécessaire l'introduction d'une " taxe carbone ".

04/03/2008

L'excision, parlons en comme nous l'avons fait publiquement lors des visites de nos villages jumeaux

Rappellez-vous le rapport de mission (pages 9 et 10) que j'ai rédigé à l'issue d'une tournée de 3 semaines au Burkina, Mali et Niger en janvier 2008. Je rendais compte de nos échanges et interventions à propos de l'excision dans les villages.
L'article de l'Evénement du 10 janvier 2008 que j'avais découvert à OUAGA mérite d'être lu et médité !
Il s'intitule : "Les Intellectuels constituent un frein à la lutte contre l'excision". Il résulte d'une interview de Madame SANGARE du CRIGED.
On croit rêver de lire de tels constats.
Il y aura encore un sacré combat des femmes mais aussi des hommes pour éradiquer une pratique, mutilante, dégradante et en définitive insoutenable !!!

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La famine aujourd'hui au Burkina Faso, est-ce pensable ?

Lisez au moins cet article paru dans le numéro 566 du 23 au 29 février de MARIANE :
"La Famine inavouée"

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En ce qui concerne le village de KANGARE de la commune de ROLLO dans la province du BAM, la situation est moins dramatique que celle mentionnée dans cet article.
Mais j'avais soulevé le problème d'une éventuelle pénurie en montrant, dans mon compte rendu de mission de janvier 2008, l'état de la banque alimentaire qui est beaucoup moins brillant qu'en janvier 2007. Surtout les prix des céréales ayant considérablement augmenté, les villageois ne sont pas prêts à faire des achats de sacs de mils pour augmenter leurs réserves.