17 novembre 2009
Pour éviter une impasse début décembre, le Brésil et la France lancent une initiative ambitieuse La sécheresse est l'une des calamités pointées par les experts de la sécurité alimentaire réunis à Rome
Le sommet de Copenhague sur la lutte contre le réchauffement climatique s'annonce mal. Cette réunion mondiale, qui doit se tenir du 7 au 18 décembre dans la capitale danoise, a un objectif : idéalement, il s'agit, d'ici à 2050, de réduire de 50 %, par rapport à leur niveau de 1990, les émissions de gaz à effet de serre responsables de la hausse des températures sur la planète.
De l'avis quasi unanime des observateurs, la réunion ne devrait pas déboucher sur un traité engageant formellement les participants à une réduction sérieuse des émissions de CO2. Au mieux, Copenhague s'achèvera sur une décision politique ; la question est de savoir si elle sera contraignante ou non.
Principaux coupables le plus souvent désignés : les Etats-Unis et la Chine, c'est-à-dire les deux plus importants émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde. Le président Barack Obama et son homologue chinois, Hu Jintao, évoquent des raisons différentes, pour défendre une position commune : il est trop tôt pour conclure à Copenhague.
Pour éviter cette impasse, le Brésil et la France tentent de rallier une majorité de pays parmi les plus pauvres en faveur d'un engagement contraignant à Copenhague. Nicolas Sarkozy et son homologue brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, proposent un accord en quatre points : baisse de 50 % des émissions d'ici à 2050 ; adoption par les pays riches de " trajectoires " devant les amener à aller au-delà, vers une réduction de 80 % de leurs émissions d'ici à 2050 ; engagement des pays en développement à " dévier substantiellement " de la tendance actuelle, qui voit le cours de leurs émissions s'élever année après année ; enfin, un soutien financier " nouveau et substantiel " du Nord en faveur des plus pauvres.
L'urgence d'un accord sur le climat est soulignée par les experts de la sécurité alimentaire, qui doivent se réunir en sommet mondial à Rome du 16 au 18 novembre. A l'instar du Belge Olivier de Schutter, que Le Monde a interrogé, ils pointent l'imminence d'une nouvelle crise alimentaire. Outre des raisons conjoncturelles - hausse des prix, notamment -, ils évoquent l'abandon dans laquelle est laissée l'agriculture familiale en Afrique et en Asie, mais aussi l'impact du réchauffement climatique, générateur de sécheresses.
Lire pages 4, 5, 6,
l'éditorial page 2, Débats page 22
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