09/10/2012

Près de 870 millions d'humains souffrent de la faim


10 octobre 2012


















IL S'AGIT d'estimations, à prendre avec précaution. D'autant que l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a modifié la méthode de calcul de son indicateur de la sous-alimentation, rendu public mardi 9 octobre, simultanément à la parution du rapport sur L'Etat de l'insécurité alimentaire dans le monde.
Ce mode de calcul révisé, qui s'appuie notamment sur de " nouvelles données anthropométriques " et des " estimations actualisées des apports alimentaires énergétiques par pays ", conduit à revoir les chiffres de référence. Le nombre de personnes ayant souffert de sous-alimentation chronique dans la période 2007-2009 a ainsi été ramené de 925 à 867 millions, ce qui conduit le rapport à affirmer que " les progrès enregistrés en matière de lutte contre la faim - depuis 1990 - ont été plus prononcés que ce que l'on pensait précédemment ".
On assiste cependant à une stabilisation sur la période 2010-2012, avec 868 millions de personnes souffrant de la faim, dont 852 dans les pays en développement. Le haut niveau des prix agricoles, ainsi que leur volatilité depuis la crise alimentaire de 2007-2008 n'auraient donc pas aggravé la sous-alimentation dans le monde, mais " provoqué un ralentissement considérable des progrès accomplis en matière de réduction de la sous-alimentation ".
Les Nations unies estiment encore possible d'atteindre en 2015 l'Objectif du millénaire pour le développement (OMD) consistant à réduire de moitié, par rapport à 1990, le nombre de personnes souffrant de faim chronique, à condition d'" inverser le ralentissement tendanciel observé depuis 2007-2008 ". La proportion de personnes sous-alimentées dans les pays en développement est de 14,9 %, l'OMD se situant à 11,6 %.
Le rapport note que l'Asie n'enregistre " qu'un léger retard " par rapport à cet objectif, alors que " l'Afrique continue de s'écarter (...) de la voie qu'elle devrait emprunter pour atteindre sa cible ". La majorité des personnes souffrant de la faim se trouvent néanmoins en Asie : 563 millions, contre 239 pour l'Afrique.
Les Nations unies estiment que la réduction de la faim passe " par la croissance économique et l'action des pouvoirs publics ", mais aussi le développement de la petite agriculture, l'amélioration de la nutrition et la mise en place d'une protection sociale pour les populations les plus vulnérables.
G. v. K.
© Le Monde

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