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d'actualité, une manière originale de relier le bruit du monde à la
culture au sens large. La rencontre entre l'actualité et le regard d'une
personnalité, enrichie de points de vue historique, scientifique,
économique, humoristique, polémique...
A la Une, ce soir, retour sur une semaine sociale chargée en France. Sur la table : les retraites à 60 ans pour ceux qui ont travaillé 41 années et qui ont commencé très tôt, une augmentation « raisonnée » du SMIC annoncée par François Hollande, et les principaux syndicats réunis à Matignon. Selon le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, 36 entreprises sont menacées par des plans sociaux. Bref, la politique sociale est au cœur de toutes les discussions, et le nouveau gouvernement socialiste semble particulièrement attaché à régler ces dossiers. D’où notre question du jour : Les promesses sociales résisteront-elles à la crise ?
Les invités plateau : Pierre LARROUTUROU, économiste, Eric BRUNET, essayiste, Jacqueline HENARD, journaliste allemande et essayiste, Benoît PELLISTRANDI, historien, spécialiste de l'Espagne contemporaine, Adam SAGE correspondant étranger anglais (The Times).
A la Une, ce soir, retour sur une semaine sociale chargée en France. Sur la table : les retraites à 60 ans pour ceux qui ont travaillé 41 années et qui ont commencé très tôt, une augmentation « raisonnée » du SMIC annoncée par François Hollande, et les principaux syndicats réunis à Matignon. Selon le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, 36 entreprises sont menacées par des plans sociaux. Bref, la politique sociale est au cœur de toutes les discussions, et le nouveau gouvernement socialiste semble particulièrement attaché à régler ces dossiers. D’où notre question du jour : Les promesses sociales résisteront-elles à la crise ?
Les invités plateau : Pierre LARROUTUROU, économiste, Eric BRUNET, essayiste, Jacqueline HENARD, journaliste allemande et essayiste, Benoît PELLISTRANDI, historien, spécialiste de l'Espagne contemporaine, Adam SAGE correspondant étranger anglais (The Times).
(France, 2012, 30mn)
ARTE F
ARTE F
Date de première diffusion :
Ven., 1 juin 2012, 20h05
5 juin 2012
Militant socialiste de 2002 à 2009, Pierre Larrouturou rejoint Europe Ecologie-Les Verts avant de quitter ce mouvement deux ans plus tard. Aujourd'hui conseiller régional sans étiquette d'Ile-de-France, il est l'un des créateurs de " Roosevelt 2012 ", fondé avec Stéphane Hessel, Michel Rocard, Edgar Morin, Susan George et de nombreux intellectuels. Le but de ce collectif est de " provoquer un sursaut " et de sortir de la crise " sans imposer aucun plan d'austérité aux classes moyennes et à toutes celles et ceux qui souffrent déjà cruellement de la crise ". Il propose tout simplement à François Hollande d'inscrire ses pas dans ceux de Franklin Roosevelt, qui ne voulait pas " rassurer les marchés " mais " les dompter "...
Réformes radicales
Pour Pierre Larrouturou, la seule stratégie est donc d'" agir comme Roosevelt et mettre en oeuvre quinze réformes radicales en trois mois ". Des mesures à " mettre en oeuvre dès les premières semaines " car après il sera trop tard. Prenant le contre-pied des néolibéraux, il juge que la justice sociale " n'est pas un luxe ", mais " la priorité absolue, le seul moyen de sortir de notre dépendance à la dette ".
" L'Europe, écrit Pierre Larrouturou, s'épuise depuis des mois à trouver 130 milliards pour sauver la Grèce, alors que la fortune cumulée des 0,2 % les plus riches de la planète est estimée à 39 000 milliards ! " Remède radical, il préconise d'" utiliser tous les leviers fiscaux possibles pour récupérer une bonne part de la dette des marchés, ces sommes considérables que les 0,2 % les plus riches doivent aux peuples de nos pays ". La première des quinze réformes d'urgence avancées consisterait à " court-circuiter les banques privées pour financer l'essentiel des dettes publiques ", faire en sorte que la vieille dette des Etats " puisse être refinancée à des taux proches de 0 % ".
" Roosevelt 2012 " égrène ses propositions - créer un impôt européen sur les dividendes ; oser une " vraie révolution fiscale " ; lutter contre les paradis fiscaux ; " sécuriser " les salariés et les chômeurs -, certaines rejoignant le programme de M. Hollande, comme la séparation des banques de dépôt et des banques d'affaires, la taxe sur les transactions financières ou le respect des normes sociales et environnementales dans le commerce mondial.
Pierre Larrouturou n'a pas renoncé à son combat pour le partage du travail. Mais il invite la gauche à ouvrir tout de suite une négociation sociale durable : " Prendre deux mois pour tout mettre sur la table avec les partenaires sociaux (retraites, chômage, financement de la protection sociale) et accoucher d'un nouveau contrat social qui sera ensuite soumis à référendum. " Sur ce point, l'auteur assure qu'il fait déjà des émules.
Michel Noblecourt
C'est plus grave que
ce qu'on vous dit...
mais on peut s'en sortir !
Pierre Larrouturou
Nova Editions, 108 p., 3 €
5 juin 2012
Le livre du jour
Roosevelt et le contrat social
Infatigable avocat de la semaine de quatre jours, Pierre Larrouturou est un étonnant personnage. Face à ses interlocuteurs, il jongle avec les graphiques - son préféré est celui sur la dette totale des Etats-Unis qui a atteint 358 % du PIB en 2011 - et les articles alarmistes pour convaincre que le pire est à venir et que le temps manque " avant que n'éclate un orage d'une violence inouïe ". Pierre Larrouturou est un Cassandre qui dénonce ces dirigeants qui, face à l'extrême gravité de la crise, " contribuent à nourrir le désarroi général par leur fébrilité, leur inefficacité et leur impréparation ". Mais c'est un Cassandre qui croit encore possible de " s'extraire de la spirale de la mort ".Militant socialiste de 2002 à 2009, Pierre Larrouturou rejoint Europe Ecologie-Les Verts avant de quitter ce mouvement deux ans plus tard. Aujourd'hui conseiller régional sans étiquette d'Ile-de-France, il est l'un des créateurs de " Roosevelt 2012 ", fondé avec Stéphane Hessel, Michel Rocard, Edgar Morin, Susan George et de nombreux intellectuels. Le but de ce collectif est de " provoquer un sursaut " et de sortir de la crise " sans imposer aucun plan d'austérité aux classes moyennes et à toutes celles et ceux qui souffrent déjà cruellement de la crise ". Il propose tout simplement à François Hollande d'inscrire ses pas dans ceux de Franklin Roosevelt, qui ne voulait pas " rassurer les marchés " mais " les dompter "...
Réformes radicales
Pour Pierre Larrouturou, la seule stratégie est donc d'" agir comme Roosevelt et mettre en oeuvre quinze réformes radicales en trois mois ". Des mesures à " mettre en oeuvre dès les premières semaines " car après il sera trop tard. Prenant le contre-pied des néolibéraux, il juge que la justice sociale " n'est pas un luxe ", mais " la priorité absolue, le seul moyen de sortir de notre dépendance à la dette ".
" L'Europe, écrit Pierre Larrouturou, s'épuise depuis des mois à trouver 130 milliards pour sauver la Grèce, alors que la fortune cumulée des 0,2 % les plus riches de la planète est estimée à 39 000 milliards ! " Remède radical, il préconise d'" utiliser tous les leviers fiscaux possibles pour récupérer une bonne part de la dette des marchés, ces sommes considérables que les 0,2 % les plus riches doivent aux peuples de nos pays ". La première des quinze réformes d'urgence avancées consisterait à " court-circuiter les banques privées pour financer l'essentiel des dettes publiques ", faire en sorte que la vieille dette des Etats " puisse être refinancée à des taux proches de 0 % ".
" Roosevelt 2012 " égrène ses propositions - créer un impôt européen sur les dividendes ; oser une " vraie révolution fiscale " ; lutter contre les paradis fiscaux ; " sécuriser " les salariés et les chômeurs -, certaines rejoignant le programme de M. Hollande, comme la séparation des banques de dépôt et des banques d'affaires, la taxe sur les transactions financières ou le respect des normes sociales et environnementales dans le commerce mondial.
Pierre Larrouturou n'a pas renoncé à son combat pour le partage du travail. Mais il invite la gauche à ouvrir tout de suite une négociation sociale durable : " Prendre deux mois pour tout mettre sur la table avec les partenaires sociaux (retraites, chômage, financement de la protection sociale) et accoucher d'un nouveau contrat social qui sera ensuite soumis à référendum. " Sur ce point, l'auteur assure qu'il fait déjà des émules.
Michel Noblecourt
C'est plus grave que
ce qu'on vous dit...
mais on peut s'en sortir !
Pierre Larrouturou
Nova Editions, 108 p., 3 €
© Le Monde
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