26/04/2008

L'image très dégradée de la France en Afrique

du 27 avril 2008

Le Quai d'Orsay a demandé leur analyse à 42 ambassadeurs après le discours de M. Sarkozy à Dakar


Comme deux vieilles connaissances fatiguées l'une de l'autre, l'Afrique et la France ne se comprennent plus. Non seulement Paris perd pied sur le continent noir, mais son image se dégrade. Objet de débat depuis quelques années, cette réalité est désormais officiellement reconnue et préoccupe le sommet de l'Etat. Multiforme, le constat est dressé dans un ensemble de télégrammes rédigés à la demande du Quai d'Orsay à l'automne 2007 par 42 ambassadeurs en poste en Afrique, et dont Le Monde a pris connaissance. Pareil état des lieux tend à plaider en faveur de la " rupture " dans la politique de la France en Afrique promise par Nicolas Sarkozy. " Rupture " que des proches du président français semblent remettre en cause.

L'image de la France " oscille entre attirance et répulsion dans nos anciennes colonies, au gré du soutien politique ou des interventions, militaires notamment, dont ont fait l'objet ces pays ", constate un télégramme de synthèse. " La France n'est plus la référence unique ni même primordiale en Afrique. Les Français ont du mal à l'admettre ", ajoute un diplomate qui a participé à ce travail. A l'entendre, tout se passe comme si le temps s'était arrêté : les Africains " jugent la France à l'aune des travers du passé alors que Elf, c'est fini ".

De leur côté, les Français ignorent que les Africains entrent dans la mondialisation " plus vite qu'on ne le croit " et sont désormais courtisés par tous les pays émergents (Chine, Inde, Brésil) et par les Etats-Unis. " Loin de la pensée misérabiliste, (...) les progrès accomplis par l'Afrique sont importants et largement sous-estimés par l'opinion et les observateurs ", estime le document, élaboré pour tenter de remédier à l'effet désastreux produit par le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar en juillet 2007.

Le soutien apporté par Paris à des potentats africains est l'une des composantes de ce désamour. La présence de bases militaires " alimente le fantasme d'une France qui n'agit qu'au profit de gouvernements iniques et pour des causes opaques ", alors que la situation dans les pays en question (Gabon, Cameroun, Tchad et Congo) est plutôt meilleure que dans d'anciennes colonies britanniques, estiment les responsables français, qui citent le Zimbabwe. " On nous reproche à la fois de trop intervenir et de lâcher l'Afrique. Quoi qu'on fasse, on a tort ", résume l'un d'eux. La voracité prêtée à la France en matière d'exploitation des ressources naturelles pèse aussi. Là encore, l'idée selon laquelle Paris tire toutes les ficelles dans ses ex- colonies relève du leurre, assurent les diplomates, puisque les principaux intérêts français se situent en Afrique anglophone. Le Nigeria et l'Afrique du Sud concentrent la moitié des échanges français avec le continent. L'Afrique ne pèse d'ailleurs que pour 0,5 % dans le commerce extérieur de la France, contre 40 % en 1957.

Les Africains francophones ont " l'impression d'être délaissés, voire de ne pas être payés en retour par une France en repli (immigration, visas, réduction de l'aide, traitement des anciens combattants) ", assènent encore les télégrammes, pointant " le risque réel que les jeunes générations se détournent de la France ". L'ennui est que la France n'a plus les moyens de ses ambitions. Son immense réseau de coopérants a presque disparu et elle ne maîtrise qu'un tiers du volume de son aide, le reste se partageant entre la réduction de la dette et l'aide distribuée via l'Union européenne. En conséquence, les réalisations françaises sont mal identifiées et moins visibles que les immenses stades ou palais des congrès construits par les Chinois. Certaines ambassades vont jusqu'à plaider pour une dé-communautarisation des budgets.

Le dépit africain se nourrit aussi du rejet d'une France " donneuse de leçons ", insistent les diplomates, qui constatent aujourd'hui les " dégâts durables " produits par l'affaire de L'Arche de Zoé.

Un fossé s'est ainsi creusé entre Français et Africains. Les premiers voient les seconds comme " des gens pauvres parce que corrompus, à qui la France doit dire ce qu'ils doivent faire ". En miroir, domine en Afrique la vision d'" une France frileuse, doutant de ses intérêts, méfiante à l'égard de la jeunesse africaine ". Ce décalage se double d'une identification nouvelle facilitée par Internet, le portable et le satellite : " Quand les banlieues françaises flambent, la jeunesse d'Afrique se sent maltraitée. "

Confrontée à cet inquiétant tableau, la France dispose d'atouts, notamment de sa langue, qui fait l'objet d'une " terrible demande ", et d'une " connaissance irremplaçable du terrain ". Paris doit " avouer ses intérêts en Afrique ", liés aux enjeux du développement, de la sécurité et de l'économie, et négocier avec " des partenaires à part entière ". " Nous devons cesser de traiter les pays francophones comme "nos Africains" ", résume un diplomate.

La modestie et la sobriété nouvelles du discours prononcé par le président Sarkozy au Cap (Afrique du Sud), le 28 février, résulte directement du constat dressé par les diplomates. Là où, à Dakar, M. Sarkozy avait multiplié les mises en garde péremptoires, il a affirmé au Cap que " les Africains en ont assez de recevoir des leçons de morale " et annoncé la révision des accords de défense avec les Etats africains. Ce nouveau discours a été largement inspiré par la cellule diplomatique de l'Elysée et le Quai d'Orsay, alors que celui de Dakar était né de la plume d'Henri Guaino, conseiller spécial de M. Sarkozy.

Mais la querelle d'influence à propos du bien-fondé d'un aggiornamento de la politique française en Afrique n'est pas close pour autant. Le remplacement de Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la coopération, coupable d'avoir mis en cause la gouvernance du Gabon et du Congo, pays " amis de la France ", avait déjà reflété un retour aux vieux réflexes. Le choix de Libreville (Gabon), le 10 avril, comme première destination africaine par son successeur, Alain Joyandet, le confirme. Le chef de cette délégation venue clore en grande pompe la fâcherie franco-gabonaise dans le bureau du président Bongo n'était autre que Claude Guéant. Le secrétaire général de l'Elysée a ainsi confirmé sa préférence pour une gestion nettement plus classique des affaires africaines.

Philippe Bernard

© Le Monde

18/04/2008

Poème

AIMÉ CÉSAIRE

Partir.
Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-
panthères, je serais un homme-juif
un homme-cafre
un homme-hindou-de-Calcutta
un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas

l'homme-famine, l'homme-insulte, l'homme-torture
on pouvait à n'importe quel moment le saisir le rouer
de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir
de compte à rendre à personne sans avoir d'excuses à présenter à personne
un homme-juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot

mais est-ce qu'on tue le Remords, beau comme la
face de stupeur d'une dame anglaise qui trouverait
dans sa soupière un crâne de Hottentot?

Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire


Section de Toulon de la LDH

article de la rubrique histoire et colonies > colonies
date de publication : mercredi 23 mars 2005

Aimé Césaire, poète et homme politique [1], né en 1913 à la Martinique.

Parmi ses oeuvres : Cahier d’un retour au pays natal (1939), La tragédie du roi Christophe (1963).

Ci-dessous, des extraits de son Discours sur le colonialisme (1950).

« Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au VietNam une tête coupée et un oeil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de 1’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. [...]

J’ai relevé dans l’histoire des expéditions coloniales quelques traits que j’ai cités ailleurs tout à loisir.

Cela n’a pas eu l’heur de plaire à tout le monde. Il paraît que c’est tirer de vieux squelettes du placard. Voire !

Etait-il inutile de citer le colonel de Montagnac, un des conquérants de l’Algérie :

" Pour chasser les idées qui m’assiègent quelquefois, je fais couper des têtes, non pas des têtes d’artichauts, mais bien des têtes d’hommes. "

Convenait-il de refuser la parole au comte d’Herisson :

"Il est vrai que nous rapportons un plein barils d’oreilles récoltées, paire à paire, sur les prisonniers, amis ou ennemis. "

Fallait-il refuser à Saint-Arnaud le droit de faire sa profession de foi barbare :

"On ravage, on brûle, on pille, on détruit les maisons et les arbres."

Fallait-il empêcher le maréchal Bugeaud de systématiser tout cela dans une théorie audacieuse et de se revendiquer des grands ancêtres :

"Il faut une grande invasion en Afrique qui ressemble à ce que faisaient les Francs, à ce que faisaient les Goths."

Fallait-il enfin rejeter dans les ténèbres de l’oubli le fait d’armes mémorable du com­mandant Gérard et se taire sur la prise d’Ambike, une ville qui, à vrai dire, n’avait jamais songé à se défendre :

"Les tirailleurs n’avaient ordre de tuer que les hommes, mais on ne les retint pas ; enivrés de l’odeur du sang, ils n’épargnèrent pas une femme, pas un enfant... A la fin de l’après-midi, sous l’action de la chaleur, un petit brouillard s’éleva : c’était le sang des cinq mille victimes, l’ombre de la ville, qui s’évaporait au soleil couchant."

Oui ou non, ces faits sont-ils vrais ? Et les voluptés sadiques, les innommables jouissan­ces qui vous friselisent la carcasse de Loti quand il tient au bout de sa lorgnette d’officier un bon massacre d’Annamites ? Vrai ou pas vrai ? [2] Et si ces faits sont vrais, comme il n’est au pouvoir de personne de le nier, dira-­t-on, pour les minimiser, que ces cadavres ne prouvent rien ?

Pour ma part, si j’ai rappelé quelques détails de ces hideuses boucheries, ce n’est point par délectation morose, c’est parce que je pense que ces têtes d’hommes, ces récoltes d’oreilles, ces maisons brûlées. ces invasions gothiques, ce sang qui fume, ces villes qui s’évaporent au tranchant du glaive, on ne s’en débarrassera pas à si bon compte. Ils prouvent que la colonisation, je le répète, déshumanise l’homme même le plus civilisé ; que l’action coloniale, l’entreprise coloniale, la conquête coloniale, fondée sur le mépris de l’homme indigène et justifiée par ce mé­pris, tend inévitablement à modifier celui qui l’entreprend ; que le colonisateur, qui, pour se donner bonne conscience, s’habitue à voir dans l’autre la bête, s’entraîne à le traiter en bête, tend objectivement à se transformer lui-­même en bête. C’est cette action, ce choc en retour de la colonisation qu’il importait de signaler. »

Notes

[1] Aimé Césaire a été maire de Fort de France (1945 - 2001) et député de la Martinique (1945 - 1993) ; il a obtenu la départementalisation de la Martinique en 1946.

[2] Il s’agit du récit de la prise de Thouan-An paru dans le Figaro en septembre 1883 et cité dans le livre de N. Serban : Loti, sa vie, son oeuvre. « Alors la grande tuerie avait commencé. On avait fait des feux de salve-­deux ! et c’était plaisir de voir ces gerbes de balles, si facilement dirigeables, s’abattre sur eux deux fois par minute, au commandement d’une manière méthodique et sûre... On en voyait d’absolument fous, qui se rele­vaient pris d’un vertige de courir ...Ils faisaient un zigzag et tout de travers cette course de la mort, se retroussant jusqu’aux reins d’une manière comique... et puis on s’amusait à compter les morts, etc. »

14/04/2008

La crise ne fait que commencer


CHRISTIAN LOSSON

QUOTIDIEN LIBERATION : lundi 14 avril 2008

Week-end d’une planète en proie à l’insécurité alimentaire: manifestations au Bangladesh, où le sac de riz coûte la moitié du revenu quotidien; Premier ministre démis à Haïti, où un policier de l’ONU est mort; tensions au Burkina Faso à la veille d’une grève générale contre la hausse des prix… La crise va perdurer, martèle la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Les céréales, qui ont augmenté de 37 % en 2007, devraient encore flamber en 2008, entraînant «la multiplication des émeutes de la faim». 37 pays sont touchés. Voici les racines de la crise.

la mode des biocarburants

Le baril de pétrole au sommet (112 dollars) précipite la ruée vers l’or vert. L’Union européenne veut incorporer 10% de biocarburants dans la consommation totale d’essence et de gazole d’ici à 2020. George Bush, lui, rêve de voir 15% des voitures rouler aux biocarburants d’ici à 2017. Même les pays en déficit alimentaire, comme l’Indonésie ou le Sénégal, s’y mettent, sacrifiant des terres arables. Un emballement qui «a accru la demande de produits alimentaires», dit Bob Zoellick, président la Banque mondiale. «Entre 20 et 50% de la production mondiale de maïs ou de colza ont ainsi été détournés de leur usage initial», note le FMI. Et le cours du maïs, utilisé pour l’éthanol, a doublé en deux ans. «Si l’on veut substituer 5 % de biocarburants à l’essence et au gazole, il faudra y consacrer 15 % de la superficie des terres cultivables européennes», calcule l’Agence internationale de l’énergie. L’ère du pétrole cher provoque un autre dommage collatéral: l’explosion du coût du fret.

L’orgie de spéculation

Confession, vendredi, d’un économiste à Washington: «C’est de la folie! Le blé vaut de l’or!» C’est un autre effet pervers de la crise des subprimes. Essorés par le marché des crédits, les fonds d’investissement placent leurs billes sur les matières alimentaires. Soja, blé, maïs, voilà les nouvelles valeurs refuge ! Le riz bondit de 31% le 27 mars, après l’annonce par quatre pays de la suspension de leurs exportations au moment où les Philippines réclamaient 500 000 tonnes. «Les fonds s’engouffrent, achètent, et stockent», dit un intermédiaire. Le sénateur démocrate américain Byron Dorgan flingue «l’orgie de spéculation». Qui booste jusqu’à 10% du prix des denrées alimentaires. Walt Lukken, président de La Commodities Futures Trading Commission (CFTC), le gendarme des marchés des matières premières, s’en est même ému. A quand une (réelle) régulation?

Les effets de la libéralisation

«On nous impose, nous, poids plume, de boxer contre les poids lourds sur le ring commercial», nous confiait, il y a six mois, Jacques-Edouard Alexis, Premier ministre haïtien démis samedi de ses fonctions. «Les politiques de libéralisation à marche forcée, prônées pendant des décennies par le FMI et la Banque mondiale, ont contribué à rendre les pays pauvres encore plus vulnérables», dénonce Sébastien Fourmy, d’Oxfam. Et les petits fermiers du Sud se sont vus laminer par les produits subventionnés exportés par les pays riches (poulet, céréales, etc.). «Victimes aussi de leur propres gouvernements qui n’ont pas dédié (ou pas pu) une part de leur budget à la paysannerie», ajoute un expert de la FAO. Malgré les promesses, l’aide au développement des pays riches accuse une baisse de 8,4 % en 2007 (-15 % pour la France). «L’aide dédiée à l’agriculture est 50 % moins importante qu’en 1984», note Claire Meladed, de l’ONG Action Aid. La Banque mondiale veut doubler l’aide à l’agriculture en Afrique. Suffisant?

Les bouleversements du climat

Même l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’en alarme : les changements climatiques nuisent à la santé et à l’alimentation. «Sécheresse en Australie ou au Kazakhstan, inondations en Asie, ouragans en Amérique latine et un hiver record en Chine», égrène le Programme alimentaire mondial (PAM). Tendance lourde. D’autant que l’agriculture intensive joue contre l’environnement. Achim Steiner, patron du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), assure : «Dans les grands pays, on atteint des limites en termes de disponibilité de terres arables et d’eau, et de réduction de la fertilité des sols.» Mais il resterait une marge pour les petits paysans : «Si on fournit de bons engrais à 70 % de petites cultures, on peut doper la production de 20 %», note Gilles Hirzel, de la FAO. Sans céder au chantage des OGM…

L’évolution des MODES DE VIE

Nourrir 60 milliards d’animaux à viande chaque année revient à produire autant de céréales que pour 4 milliards d’habitants. Rajendra Pachauri, prix Nobel de la Paix 2007, nous confiait: «Mangeons moins de viande, c’est bon pour le climat.»L’arrivée de néoconsommateurs des grands pays émergents complique les choses : «Ces classes moyennes consomment de plus en plus de poulet et de porc, eux-mêmes transformateurs de céréales», dit Pascal Lamy, patron de l’OMC. «Si les Chinois mangeaient autant de viande que les Américains, ils absorberaient 50 % des céréales mondiales», ajoute l’écologiste Lester Brown.

Inutile, pourtant, de verser dans le néomalthusianisme. Les agronomes l’assurent : la planète peut doubler ses productions pour alimenter les 9 milliards de Terriens en 2050. «A condition d’investir, d’innover, de réguler, et réfléchir», souffle un diplomate africain. «Et c’est pas gagné»….




13/04/2008

BURKINA FASO, la colère du peuple qui a faim.

Des émeutes contre la vie chère éclatent dans de nombreux pays d’Afrique touchés par la flambée des produits de première nécessité.
LE PAYS
Ouagadougou

En quelques jours, des ministres sous pression peuvent trouver des solutions concrètes pour alléger un peu les souffrances de leurs compatriotes. Quel dommage qu’il faille si souvent passer par la violence pour arriver à cette prise de conscience !
C’est Noël, au Cameroun ! Revalorisation des salaires, des indemnités de logement, des pensions, suppression des taxes sur les produits de première nécessité ; quelques mesures concrètes pour les jeunes diplômés. Les cadeaux n’en finissent plus de pleuvoir.
Le père Noël s’appelle Paul Biya ! Et il débarque… en mars ! Très en avance, ou alors un peu tard. Mais peu importe, le chef de l’Etat camerounais semble avoir compris le message des manifestations violentes de février. On lui pardonnerait presque d’avoir sous-entendu
que les populations affamées ont pu avoir été manipulées par ceux qui convoitent son
fauteuil. Il a mis ses ministres sous pression et, en moins de dix jours, ceux-ci ont trouvé des solutions concrètes, qui dénotent une prise de conscience sans équivoque des souffrances de leurs compatriotes.
Quel dommage qu’il faille si souvent passer par la violence, et même parfois par un bain de sang, pour que les dirigeants africains perçoivent la détresse de leurs peuples ! Comme le Cameroun,
le Burkina aussi a connu des manifestations contre la vie chère. Moins meurtrières,
mais nullement plus pacifiques. De nombreux autres pays du continent sont concernés par la difficulté de la population à manger à sa faim, et leurs dirigeants auraient tort de se croire à l’abri.
Si les ministres camerounais ont su trouver aussi vite des solutions concrètes, c’est donc qu’ils pouvaient anticiper la crise.
Sur d’autres continents, ils auraient eu à rendre des comptes, et ceux qui ont manqué
à leur devoir d’alerte auraient sans doute été limogés. Il se trouve qu’en Afrique beaucoup ne voient dans les responsabilités politiques que les privilèges personnels à en tirer. Le service à rendre aux citoyens est, à leurs yeux, facultatif.
Mais alors, que comprendre, lorsque le président Biya, en marge de la distribution des cadeaux, annonce l’intensification de la lutte contre la corruption ? Peut-être veut-il dire que, dans un pays où une partie de la population ne mange pas à sa faim, le luxe insolent dans lequel vivent certains dignitaires du régime peut être écoeurant, surtout lorsque cela se fait à coups de petits
larcins indignes.
Et c’est un syndicaliste burkinabé qui résume le mieux cette indignation : “Les familles sont fragilisées ! Et plus le panier de la ménagère est vide, plus vite poussent les villas luxueuses.
Et tout ça, c’est avec notre argent !” Et cette colère-là peut, à terme, être bien plus dangereuse que les coups d’Etat militaires ou les rébellions armées.

Jean-Baptiste Placca

Afrique : vive le modèle indien

Article lu dans « Le Courrier International » du 10 au 16 avril 2008

De C. Raja Mohan, The Indian Express, Bombay

L’auteur a été le correspondant à Washington du journal The Hindu et le conseiller du gouvernement pour les affaires étrangères et les questions sécuritaires de 1998 à 2001. Il est actuellement responsable des affaires stratégiques pour le quotidien The Indian Express et enseigne les relations internationales à Singapour.

Alors que l’Inde a tenu son sommet africain les 8 et 9 avril, il est impossible de ne pas établir un parallèle avec la Chine. La comparaison entre les deux géants asiatiques, devenue le nouveau passe-temps à la mode, porte sur leurs politiques intérieure et étrangère, ainsi que, plus généralement, sur leur prétendue “ascension” dans le système international.

Et pourtant, l’Inde, au lieu de tenter d’éviter les comparaisons avec la Chine, devrait plutôt se démarquer de la politique de sa voisine en Afrique, une politique qui suscite de nombreuses critiques.

New Delhi s’est souvent vu reprocher de copier Pékin sur le continent noir. Nul ne conteste le fait que le sommet indo-africain vient après la conférence bien plus importante organisée par la Chine avec des dirigeants africains à Pékin, à la fin de l’année 2006. Certes, la montée en puissance simultanée de la Chine et de l’Inde favorise assez logiquement la comparaison de leurs performances internationales.

Il est également incontestable que la forte croissance économique des deux pays leur permet d’imprimer leur marque sur une scène diplomatique mondiale qui s’étend désormais jusqu’en Afrique.

Pour le reste, l’engagement africain des deux puissances asiatiques est on ne peut plus différent. L’Inde a une présence beaucoup plus ancienne en Afrique que sa rivale asiatique, parce que l’océan Indien a créé des liens séculaires entre elle et le continent noir. A l’époque de la colonisation, de nombreux Indiens s’y étaient établis : des marchands, venus en particulier de la région du Gujarat, des soldats envoyés par les Britanniques, mais aussi le mahatma Gandhi, dont le séjour en Afrique du Sud a largement contribué à l’éveil politique des Indiens et des Africains. Les relations passées entre l’Inde et l’Afrique ne ressemblent en rien aux liens que le continent noir entretenait avec la Chine. Leur avenir sera donc aussi extrêmement différent.

Pendant que les projecteurs se braquaient sur l’offensive chinoise en Afrique ces dernières années, l’Inde y a discrètement renforcé ses positions. Malgré la “perte” de quelques gros contrats portant sur les ressources naturelles au profit de Pékin, New Delhi a consciencieusement évité de copier le modèle chinois en Afrique. Il n’y a jamais exporté de main- d’oeuvre ni cherché à miner l’industrie locale. Il s’est soigneusement appliqué à renforcer les capacités et les ressources humaines sur place. Il veille également à transférer des technologies intermédiaires et à faciliter le développement de l’agriculture et des industries qui lui sont associées.

Le plus grand contraste offert par les deux géants asiatiques tient à la nature de leurs stratégies respectives.

L’engagement de la Chine se fait sous l’impulsion de l’Etat, tandis que c’est le secteur privé indien qui est à la pointe dans ce domaine.

Les admirateurs du modèle chinois regrettent le manque d’initiatives du gouvernement indien. Mais ils connaissent mal l’Inde moderne. Quelle que soit la région du monde à laquelle s’intéressent les Indiens, ils tendent à y aller en ordre dispersé, sans concertation et sans grande intervention de leur gouvernement.

Et ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose.

Même si elle semble moins efficace à première vue, la politique africaine de l’Inde a une plus grande portée et elle a plus de chances de durer. Le secteur privé indien est également plus sensible aux risques locaux, d’autant plus que l’Etat chinois ne brille guère par sa manière de gérer les crises.

Les Indiens n’ont donc aucune raison de se comparer aux Chinois en Afrique, ni d’avoir des complexes à propos de la prétendue “avance” prise par ces derniers.

New Delhi doit élaborer son propre modèle de coopération durable avec le continent noir. Il lui faudra placer au coeur de cette stratégie l’acceptation du fait que les élites africaines sont suffisamment intelligentes pour voir où se trouvent leurs intérêts à long terme.

Ce n’est qu’en respectant le désir de l’Afrique de bâtir son avenir et d’obtenir une parfaite égalité que l’Inde affirmera sa différence avec la Chine, mais aussi avec l’Occident.

12/04/2008

La production agricole augmente, mais moins vite que la demande

Le MONDE du 13 avril 2008

SI RIEN N'EST FAIT, les émeutes liées à la flambée des prix alimentaires vont s'étendre dans le monde. " La vérité, c'est que, déjà, des gens meurent dans ces émeutes (...) Mais ils ne se laisseront pas mourir sans rien faire. Ils réagiront ", a prévenu, vendredi 11 avril à Rome, le directeur général de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Jacques Diouf.

De fait, confrontés à la flambée des cours (ceux du blé et du riz ont doublé en une année), les réactions violentes se multiplient et menacent la stabilité de dizaines de régimes par ailleurs souvent contestés, en particulier en Afrique. Des troubles ont éclaté récemment à Haïti, au Cameroun, au Mexique... La liste des pays touchés est longue. La FAO a recensé une trentaine de pays pour lesquels la hausse des prix alimentaires est dramatique. Sur ce total, près d'un pays sur trois est confronté à des problèmes politiques (guerre civile, insécurité générale).

Les raisons de la crise.

La production de céréales a augmenté en 2007 malgré des conditions climatiques défavorables, et elle augmentera encore cette année de 2,6 %, selon les prévisions de la FAO. Celle de blé atteindra même un chiffre record en 2008. La crise actuelle ne vient pas d'une diminution de l'offre, mais d'une croissance de la demande plus forte que prévue. Les stocks de céréales ne peuvent pas se reconstituer. Ils sont à leur plus bas niveau depuis un quart de siècle.

La spéculation internationale avive les tensions tout comme la hausse des prix du pétrole qui pèse sur les coûts du transport. Résultat, en une année, la facture céréalière des pays importateurs a crû de 56 %.

Les experts savaient que la croissance démographique mondiale allait entraîner une hausse de la demande. En revanche, ils n'ont pas bien anticipé l'ampleur et la rapidité des changements des habitudes alimentaires. " Le plus surprenant, c'est l'explosion de la demande des pays émergents comme la Chine et l'Inde. Elle se rapproche des standards internationaux avec une consommation de viande et de lait en hausse ", explique le secrétaire général du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (Ciheam), Bertrand Hervieu. Cette demande supplémentaire accroît, elle aussi, les besoins en céréales destinés à nourrir le bétail.

Pour se prémunir contre les risques de pénurie, les pays importateurs négocient directement des accords bilatéraux. La Libye est sur le point d'en conclure un avec l'Ukraine qui lui garantira que 100 000 hectares seront réservés à produire des céréales destinées à Tripoli. L'Inde, qui souffre d'un déficit céréalier depuis deux ans, en négocie un avec le Kazakhstan. Celui signé entre L'Egype et la Syrie est d'un type différent : en échange de riz égyptien, Damas fournira du blé au Caire.

La concurrence des agrocarburants.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) dénonce régulièrement le rôle des agrocarburants dont le développement se fait, dans certains pays, au détriment des cultures à vocation alimentaire ou fourragère. Pas moins de 100 millions de tonnes de céréales sont utilisées chaque année pour la fabrication d'éthanol ou de bio-diesel. Aux Etats-Unis, le cours du maïs évolue de plus en plus comme celui du pétrole brut.

Pour faire face à l'augmentation des cours du pétrole - et à l'épuisement des gisements -, les pays en développement sont de plus en plus nombreux à tabler sur la production d'agrocarburants. Même le Sénégal s'est lancé dans la course alors qu'il connaît un déficit alimentaire chronique. Les Philippines, théâtre récent d'émeutes de la faim, se sont fixées pour objectif d'intégrer 5 % d'éthanol à l'essence ordinaire en 2009. Ce qui suppose d'étendre les surfaces de canne à sucre dédiées à cet usage.

Le pari fait sur les agrocarburants est ainsi remis en question à l'aune de la sécurité alimentaire. Les industriels de la filière promettent une seconde génération d'agrocarburants produits à partir de plantes entières qui ne concurrenceraient plus directement les cultures alimentaires. Mais elle ne verra pas le jour, à dimension industrielle, avant une dizaine d'années.

Les OGM, une réponse à la crise alimentaire ?

A court terme, les organismes génétiquement modifiés (OGM) ne peuvent pas aider à résoudre la crise alimentaire. Les cultures en sont en effet concentrées aux Etats-Unis, au Canada, au Brésil et en Argentine, et il s'agit essentiellement de soja et de maïs destinés à l'alimentation animale. Les firmes promouvant les OGM n'ont pas cherché à développer des variétés adaptées aux pays tropicaux affectés par l'insécurité alimentaire. Ils ne constituent pas pour elles des marchés intéressants.

A moyen terme, l'utilité des OGM est incertaine. Ils relèvent d'un système d'agriculture industrielle qui nécessite des investissements hors de portée des petits paysans. La productivité de ces agriculteurs pourrait augmenter si leur accès aux marchés était facilité et s'ils disposaient de davantage d'outils et d'engrais.

Des politiques agricoles tournées vers le soutien aux petits paysans sont aujourd'hui jugées plus prioritaires que la résolution de problèmes techniques. Enfin, si l'importance du progrès agronomique est évidente sur le long terme, les experts rappellent qu'ils ne se limitent pas aux OGM. D'autres biotechnologies ont un rôle essentiel à jouer tandis que l'agroécologie est un domaine de recherche en plein essor.

Jean-Pierre Tuquoi (avec Laurence Caramel, Laetitia Clavreul, Hervé Kempf)

Emeutes de la faim : un défi inédit pour l'ONU

LE MONDE | 12.04.08 | 14h00 • Mis à jour le 12.04.08 | 15h22
NEW YORK (Nations unies) CORRESPONDANT

onfrontée à la flambée mondiale du coût de la nourriture, l'ONU se prépare au pire. "Une des inquiétudes majeures est la possibilité que l'ensemble du système d'aide alimentaire d'urgence soit incapable de faire face", prévient une note interne de l'ONU dont Le Monde a obtenu une copie. Elle recommande la mise sur pied de "plans d'urgence spécifiques pour répondre aux besoins des populations urbaines", jusque-là peu touchées par la malnutrition.


D'après ce document de travail, la hausse des prix, qui pourrait se révéler non pas passagère mais "structurelle", risque de plonger dans l'"insécurité alimentaire" des millions de personnes. Et la communauté humanitaire manquera de moyens et d'expertise pour leur porter secours.

Selon le "mémo" de neuf pages produit par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), l'ONU devra répondre aux besoins de "nouveaux groupes de population" à un moment où il y aura "moins de nourriture à distribuer". Pour cause d'augmentation des prix des aliments et de l'énergie, les agences humanitaires reçoivent moins de dons en nature et doivent dépenser plus pour acheter de la nourriture et la distribuer.

Parmi les défis qui attendent l'ONU et qui ne doivent pas être sous-estimés, figure aussi le durcissement de crises locales causé par des "émeutes de la faim", comme celles qui ont secoué l'Egypte, la Mauritanie, le Mexique, le Maroc, la Bolivie, le Pakistan, l'Indonésie, la Malaisie...

Ces troubles pourraient imposer "des interventions humanitaires hautement délicates" notamment en termes "de ciblage et de distribution", dans des périodes d'agitation et d'instabilité.

La réflexion onusienne s'appuie notamment sur des données du Fonds international de développement agricole (FIDA), une agence de l'ONU selon laquelle, pour chaque augmentation de 1 % du prix des denrées de base, 16 millions de personnes supplémentaires sont plongées dans l'insécurité alimentaire. Cela "signifie que 1,2 milliard d'êtres humains pourraient avoir chroniquement faim d'ici à 2025 ; 600 millions de plus que précédemment anticipé", prévient le document. Parmi les pays en première ligne : l'Erythrée, la Sierra Leone, Madagascar, Haïti, la Géorgie, le Burundi ou le Zimbabwe.

Selon cette analyse, bien que la flambée des prix alimentaires soit en partie due à des facteurs temporaires, la concomitance de "prix records de la nourriture" et de "productions agricoles record" est "une indication forte" que les prix resteront durablement élevés. D'autant plus que les facteurs de long terme, tels que l'augmentation de la population mondiale, la richesse croissante de pays tels que l'Inde, la Chine ou le Brésil (où l'on consomme plus de viande, et donc de grains pour le bétail), ainsi que la pénurie des ressources naturelles suggèrent "la possibilité d'un changement structurel, plutôt que simplement cyclique".

Bien que les groupes les plus vulnérables se trouvent traditionnellement dans des zones rurales, la nouvelle crise risque, selon l'OCHA, "d'avoir un impact important sur les pauvres en milieu urbain".

Le phénomène a commencé au Pakistan, où plus d'un tiers des 56 millions de citadins sont considérés comme vivant dans une situation "d'insécurité alimentaire". Selon la note, le défi, pour les organisations d'aide alimentaire, sera de s'adapter à "la nature mouvante des mécanismes de débrouille en milieu urbain", alors qu'elles n'ont qu'une "expérience limitée" dans cet environnement.

Pour faire face, l'ONU devra aussi, selon l'étude de l'OCHA, envisager "des interventions alternatives", telles que la distribution d'argent liquide, de bons alimentaires, ou la mise en place de "filets de secours sociaux".

Le déblocage de fonds d'urgence pour l'achat de bétail, de semences ou d'outils agricoles pourrait aussi se révéler indispensable. Mais les Nations unies disposent d'une expertise toute relative dans ces domaines, ce qui est, selon la note, une "source de vulnérabilité majeure".

Jusqu'à présent, les modèles d'analyse de l'ONU se sont rarement appliqués à "des situations où il y a de la nourriture, mais où les gens n'ont pas de quoi se la payer", relève le document. Le bureau de la coordination de l'aide humanitaire envisage donc d'encourager l'étude des effets du fonctionnement des marchés mondiaux sur la malnutrition.

L'ONU pourrait par ailleurs aider les gouvernements touchés à trouver "les bonnes réponses". Cela pourrait passer par l'adoption d'une posture claire sur la question de la reconversion de terres agricoles pour produire des biocarburants. Cette tendance nouvelle a été qualifiée de "crime contre l'humanité", en octobre 2007, par Jean Ziegler, alors rapporteur des Nations unies sur le droit à l'alimentation, mais ni l'ONU ni ses agences humanitaires ou environnementales n'ont adopté de position définitive sur la question.


Philippe Bolopion

06/04/2008

POMP' AFRIC

7 avril - 13 mai 2008. Survie organise un "Moi(s) contre la Françafrique"

Allez sur le site de SURVIE en cliquant ici.

Nicolas Sarkozy avait promis, durant sa campagne présidentielle, une rupture avec les régimes corrompus et autoritaires. Et annoncé, lors de son discours d’investiture, une politique de la France au service des droits de l’homme dans le monde. Ces espoirs ont été vite déçus.

Un an après les élections présidentielle et législatives, Survie organise un Moi(s) contre la Françafrique pour relancer le débat en France sur les liens que notre pays continue d’entretenir avec la plupart de ses anciennes colonies africaines : aide au développement dévoyée, interventions militaires, soutien à des dictatures, pillage des ressources, etc.

Peu transparente et de plus en plus critiquée (au Tchad, au Gabon, au Congo, en Côte d’Ivoire...), la politique de la France en Afrique doit faire l’objet d’une véritable réforme : instauration d’un contrôle parlementaire, fin de l’ingérence et respect des aspirations démocratiques des populations africaines.

Afin de donner une audience plus large à ces revendications, Survie organise du 7 avril au 13 mai un mois de mobilisations partout en France : interpellation des élus et sensibilisation du grand public avec des conférences, des projections débats, des tables de presse, des concerts, des manifestations...

50 ans de République Françafricaine

Cette année, le "Moi(s) contre la Françafrique" se déroulera du 7 avril (date du début du génocide au Rwanda en 1994) au 13 mai (le 13 mai 1958 étant considéré dans l’histoire officielle comme l’avènement de la Vème République et le retour au pouvoir du général de Gaulle).

En 1958, l’instauration de la Vème République par le général de Gaulle (rappelé au pouvoir en pleine guerre d’Algérie) coïncide avec la mise en place de la Françafrique, devenue en quelque sorte consubstantielle d’une République qui s’attachera, jusqu’aujourd’hui encore, à garder une haute main sur les pays africains et leurs ressources naturelles.

La stigmatisation des 50 ans de cette politique, non démocratique, est pour nous l’occasion d’appeler à un changement réel et à une véritable rupture dans ces pratiques par un assainissement des relations franco-africaines.

04/04/2008

L'Afrique piégée par la flambée des prix des aliments

MONDIALISATION : Les manifestations contre la vie chère se multiplient, les gouvernements cherchent une parade.
Lire l'article du MONDE du 5 avril 2008.