Vendredi soir une réunion des ressortissants de Kangaré à Ouaga avait été programmée à 18H00 à la SIL notre lieu de résidence. A 19H00 n'ayant vu personne arriver à part le fidèle Zakaria, nous levons la séance. Normalement cette réunion devait nous permettre en autre de faire le point sur les personnes intéressées pour le voyage à Kangaré en minibus loué par nous.
Finalement rendez-vous est pris pour un départ le samedi matin à 7H00 précises. Nous n'aurons qu'un quart d'heure de retard ce qui pour l'Afique est assez remarquable.
10 personnes + le chauffeur sont finalement au départ.
On emprunte la piste la plus courte mais d'une qualité moyenne (beaucoup de poussière et nid de poule) et l'on arrive à Kongoussi pour bénéficier d'un déjeuner préparé et servi avec amour par Haguirata, la compagne de Souleymane qui réside dans cette ville.
Après arrêt à Rollo pour rencontrer le Maire et le préfet, nous arrivons finalement à Kangaré vers 15H00.
Il nous faut faire 10 Km de détour pour atteindre le village, la piste ayant été abimée pendant l'hivernage. Là bas on préfère faire 10Km de plus à chaque fois durant toute l'année plutôt que d'aller réparer la piste avec pelles et pioches, mais il est vrai que les villageois n'en disposent guère.
Accueil toujours formidable au village, d'abord par les chasseurs postés aux avant postes pour prévenir la population de notre arrivée, d'un coup de fusil.
Comme il y a 2 ans plus de 200 gamins accourrent tout en applaudissant à notre arrivée. Que d'émotions !
Très vite après installation dans un batiment en banko, nous sommes conviés à la fête du village qui commence aussitôt en notre honneur. Discours, en particulier de sa Majesté, le chef du village, cadeaux... D'emblée il sera fait allusion au souvenir de Marie-Christiane et une minute de silence est observée par la population rassemblée. Plus de 500 personnes des 2 sexes et de tous ages.
Nous pouvons ensuite aller nous reposer un peu, puis c'est le diner, assez tard, au point que nous avions un temps douté que l'on allait venir nous apporter de la nouriture.
L'indétermination des villageois pour prendre en charge l'organisatioin de notre rencontre de travail m'oblige à fixer une réunion du comité de jumelage à 20H00 précises compte tenu de notre trop bref séjour sur les lieux.
Eh bien le comité a parfaitement fonctionné et a duré 3H00 puisque j'y ai mis fin à 23H00 estimant que nous avions suffisamment bien travaillé.
Un bilan très complet et détaillé nous a été donné des activités que nous avons subventionnées.
Banque de Céréales, Réparation de la pompe, Réparation du moulin à grains, Embouche ovine, pépinière...
Et nous avons même pu finaliser le projet qui sera financé en 2007, les outils agraires pour fabriquer des diguettes et ainsi empécher l'érosion des sols agricoles.
Sans rentrer ici dans le détail, j'ai été frappé par les progrès accomplis par la population et le comité de jumelage. Les messages que nous avions fait passer lors de notre visite en 2004, ont porté leurs fruits et pourtant cela n'était pas évident. Il faut dire les efforts faits par Souleymane et Zakaria à chacune de leur visite pour entaîner la population dans une démarche de développement endogène. Ils ont du et notamment Souleymane vraiment "mouiller la chemise" pour en arriver si rapidement à de tels résultats.
Le dimanche dans la matinée nous visitions les différentes réalisation après avoir été saluer le chef dans sa demeure. Ces visites ont encore renforcé mes impressions très positives.
Exemple, le moulin à grain tourne depuis octobre 2006, comme une horloge, sans que nous ayons eu besoin d'intervenir. Une partie des bénéfices de la banque de céréales ont été prèté au comité de gestion du moulin pour permettre la réparation compléte et impeccable.
Avant de partir et pour illustrer certains de mes propos durant les échanges avec le comité de jumelage, je me suis permis de dire (sans plaisanter !) que la prochaine fois que je viendrais au village, si je suis obligé de faire 10Km de détours à cause de la piste, je ne m'arrêterais même pas à Kangaré, d'autant plus que d'ici un an les outils (pelles, pioches, brouettes... auront été
achetés). Eh je crois que là encore, malgré la dureté du propos, le message a semblé être entendu puisque la réflexion qui m'a été faite c'est qu'autrefois ce sont des travaux qui se faisaient par la communauté villageoise.