27/02/2009

La crise économique, un test pour la croissance africaine


Idées et Débats
Vendredi 27 février 2009

LE POINT DE VUE DE DANIEL COHEN

La crise du « subprime » s'est transformée en une crise économique majeure. Selon les prévisions du Fonds monétaire internationale, la croissance des pays riches sera négative en 2009, tant en Europe qu'aux Etats-Unis. L'ensemble des pays émergents devrait également connaître une décélération, passant d'une croissance proche de 8 % dans les années précédant la crise, à 5 % en 2009.

Le FMI est prudemment optimiste pour l'Afrique subsaharienne, notant que le continent est peu intégré aux circuits financiers internationaux, et qu'il dépend surtout de l'aide internationale pour son financement. D'un autre côté, l'Afrique sera fortement affectée par la détérioration du prix des matières premières. Au total, selon les dernières prévisions du Fonds, les perspectives de croissance pourraient être de 4,7 % au cours de 2009, contre 6 % avant la crise, soit une décélération moindre que dans les autres régions.

Si les prévisions du FMI restent sans doute teintées d'un trop grand optimisme, l'idée générale qui les sous-tend est juste. L'Afrique n'est plus le parent pauvre de la croissance mondiale. Depuis le milieu des années 1990, les perspectives de croissance semblent avoir été ressuscitées sur le continent. La décennie 1995-2005 marque une rupture très nette. Au cours de la décennie précédente, la croissance du revenu par habitant avait été négative, - 0,2 % en moyenne. Elle s'élève à 1,9 % au cours de la décennie 1995-2005. Ce sont des chiffres qui restent faibles en comparaison des moyennes observées en Asie, mais qui marquent une rupture nette et indiscutable pour le continent lui-même. A l'échelle des pays, d'ailleurs, bon nombre réussissent des performances dignes des meilleurs niveaux asiatiques.

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