17/02/2008

Les dirigeants africains responsables de la fuite des cerveaux

La plupart des dirigeants africains feignent de déplorer la fuite des cerveaux. Pour le quotidien burkinabé Le Pays, ce sont pourtant eux qui en portent la responsabilité, à l'exception notable du Bénin qui tente d'enrayer la tendance.


20 décembre 2007

La plupart des dirigeants africains feignent de déplorer la fuite des cerveaux. Pour le quotidien burkinabé Le Pays, ce sont pourtant eux qui en portent la responsabilité, à l'exception notable du Bénin qui tente d'enrayer la tendance.
Que ne fait-on pas pour écarter, neutraliser, puis chasser comme des pestiférés tous ceux qui osent venir apporter une expertise dont le continent a tant besoin pour son réel décollage ? Traques policières, répressions ouvertes, menaces et intimidations sur fond de règlements de comptes politiques ou personnels, salaires de misère sans aucun rapport avec les compétences requises, abus de toutes sortes, y compris en fiscaux, tout est bon pour éconduire l'intellectuel ou le technocrate impertinent. "Surtout pas lui !", vocifèrent les princes et leurs larbins qui gèrent l'Afrique.

Dehors, la diaspora africaine vit un véritable calvaire : les expatriés, en raison de leur expertise élevée, figurent souvent parmi les bien payés du pays où ils résident. Bien logés aussi, le plus souvent. Ces parents d'outre-mer ne sont pourtant pas toujours heureux de vivre si loin du pays.

Malheureusement, les responsables politiques, dont certains ont des niveaux douteux, ont la phobie de cette caste d'individus dont ils ne cherchent même pas à se rapprocher. Perçu comme un épouvantail car assimilé à un éveilleur de conscience qui dérange, l'intellectuel africain a donc rarement du succès en politique. L'animal politique africain ne s'accommode guère de sa présence. On chasse ceux qui veulent s'installer, on prend possession de leurs idées et on profite du clientélisme pour s'imposer dans le milieu. L'arrivisme et l"'à-plat-ventrisme" contribuent ainsi pour beaucoup à l'exil des plus compétents. C'est un manque de vision que de mépriser toutes ces compétences qui dorment "sur la natte des autres". L'Afrique ne peut se développer avec des mentalités aussi rétrogrades au centre des décisions.

On constate que les autorités gouvernementales se réfugient derrières les exigences salariales, arguant le plus souvent que le budget national pourrait difficilement les honorer. Pourtant, les faits démontrent qu'il n'en est rien. A preuve : le train de vie scandaleux des Etats, les avantages mirobolants que les dignitaires s'octroient impunément, les salaires faramineux qu'ils accordent bien souvent à des coopérants étrangers sur ce même budget national.

Aussi faut-il se féliciter de la détermination des actuels dirigeants béninois pour encourager la diaspora à rentrer au bercail. Le Bénin, naguère considéré comme le Quartier latin de l'Afrique francophone à cause du grand nombre de ses intellectuels, a perdu beaucoup de ces plus grands esprits pour n'avoir pas su les gérer. Le gouvernement béninois voudrait bien tirer profit de ce capital de compétences et de ses riches carnets d'adresses. Le Bénin s'inspire sans doute de l'expérience heureuse du Ghana, qui a su encourager et intégrer sa diaspora, faisant ainsi de son développement économique et de son ascension des quasi-certitudes. En bon banquier, le chef de l'Etat béninois sait qu'il n'y a rien sans risque, et que, s'il veut sortir son pays du trou, il va falloir mettre le prix.

Tous les Africains doivent se sentir interpellés par de telles initiatives. Il y va de l'avenir du continent, qui doit cesser de jouer les complexés alors qu'il dispose de tout pour réussir. Il y a de l'espace, des ressources naturelles à revendre et des ressources humaines qualifiées, convoitées ici et là. Si, de nos jours, avec Sarkozy, on parle d'immigration choisie, par le passé c'était plutôt l'immigration "auto-choisie". Pourquoi ne pas s'organiser au-delà des frontières, au-delà des professions, pour sauver nos pays en proie à tant de convoitises et d'injustices ? Face aux défis du troisième millénaire, les Africains doivent s'efforcer de créer de véritables structures de dialogue et de concertation. Avec l'aide de la vraie société civile et des organisations de la diaspora. Là où il n'en existe pas, il faudrait créer des ministères spécifiquement chargés de la question de la diaspora.

Le Pays

La Françafrique n’est pas morte et elle a même de beaux jours devant elle

Qui en doutait ?
Courrier International du 24 janvier 2008 nous fait le plaisir de reproduire un article récent du Journal Burkinabé "Le PAYS" que nous avons l'honneur de connaitre plus particulièrement.


BURKINA FASOL’impossible rupture avec le passé
La Françafrique n’est pas morte et elle a même de beaux jours devant elle. Car Sarkozy n’a aucun intérêt à la voir disparaître.
Jean-Marie Bockel, le secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie, a récemment déclaré que la Françafrique n’était pas morte. C’est là une déclaration d’importance pour les Africains. On laissera de côté le fait que, une fois encore, un des ministres de l’ouverture venus de la mouvance socialiste a des états d’âme. Bockel exprime un malaise et une déception : en intégrant le gouvernement de Sarkozy, il a cru en l’idée de rupture dont le candidat de l’UMP a fait son fond de commerce. Aujourd’hui, il est obligé de constater que, dans le domaine de la politique africaine, la rupture ne va pas de soi.
La Françafrique est un réseau complexe, dans lequel public et privé s’entremêlent aussi inextricablement que les inévitables scandales. Copinages autour d’intérêts ­politiques et économiques, la Françafrique est ce qu’il y a de plus inacceptable dans les relations que la France entretient avec ses anciennes colonies africaines. Pour pro­téger des intérêts économiques colossaux, les pouvoirs français ont mis en place des réseaux qui fonctionnent aux coups tordus, aux affaires de basse police. On n’a pas hésité à soutenir, par les moyens les plus contestables, des régimes qui n’étaient pas des exemples de démocratie, mais dont la chute n’était pas pensable : ils garantissaient la pérennité des liens de vassalité diplomatique et d’exploitation économique entre la France et son pré carré. Sarkozy est trop ami avec les milieux patronaux français pour délier les chaînes de la Françafrique – ce qui explique en partie notre sous-développement. Son frère Guillaume n’a-t-il pas été présenté, pendant un certain temps, comme un possible dirigeant du patronat ? N’est-il pas l’ami de Bolloré, qui a d’énormes intérêts dans les pays du pré carré ?
D’ailleurs, comment pouvons-nous attendre de la France et de ses dirigeants qu’ils songent à modifier des rapports qui sont en leur faveur et dont ils profitent ? Personne n’a accordé beaucoup de crédit aux propos cavaliers de Sarkozy affirmant que l’Afrique ne présentait pas beaucoup d’avantages pour la France sur le plan économique. Même s’il multiplie les gros contrats avec la Chine, l’Arabie Saoudite ou les pays du Maghreb, même si les marchés des pays émergents sont extrêmement attractifs, il n’y a pas de doute que la France ne peut pas se désintéresser des richesses du sous-sol africain.
Le Pays

09/02/2008

Une Vérité qui dérange

Vous pouvez assister à la projection du film qui sera suivie d'un débat.

Vous pouvez également m'emprunter le DVD pour le visionner chez vous.

Ce qu'il y a de bien dans le film d' AL'GORE, mais c'est insuffisamment développé, c'est qu'il ne communique pas un pessimisme qui inciterait à l'immobilisme, au contraire, il y a des solutions et elles dépendent beaucoup de nous.
Pour commencer à discuter des solutions possibles, je vous invite déjà à lire le dossier concernant :

LES STRATÉGIES URBAINES FACE AU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Ce dossier a été constitué par Bernard DESCOMPS, un de mes anciens collègues Président d'université, (ECOLE NORMALE SUPERIEURE DE CACHAN) a produit.
Ces documents et diaporamas pourront être une base de formation et de discussion sur la question.
Pour y accéder, cliquez sur les titres ci-dessous.

Vous pouvez également visionner ces diaporamas au format "ppt":

La Maison-Monde : Libres leçons de BRAUDEL

Relisez cet extrait du livre de François-Xavier VERSCHAVE, ancien Président de l'association "SURVIE": "La Maison-Monde : Libres leçons de BRAUDEL

Vous comprendrez mieux ma motivation pour les actions de développement endogène en AFRIQUE.

On y parle du fondateur des groupements Naam au Burkina Faso, Bernard-Lédéa OUEDRAOGO que j'ai eu le privilège de rencontrer à OUAHIGOUYA et avec lequel j'ai pu discuter une bonne heure.
Pour accéder à l'extrait cliquer ici.

08/02/2008

A l'aube du XXIe siècle, l'agriculture est donc redevenue un problème majeur pour l'humanité

Oui, êtes-vous vraiment conscient de cette situation ? On en parle depuis longtemps mais on n'y pense pas tellement et pourtant la situation va se dégrader beaucoup plus vite qu'on ne l'a imaginé. Malheureusement je crains qu'il en soit de même dans d'autres domaines (énergie, réchauffement de la planète...).
Ce n'est pas du pessimisme que je veux propager mais il faut se réveiller !
Lisez donc cet article du Monde du 8 février 2008 : "Une crise alimentaire majeure se profile"

Serons-nous confrontés directement à ce problème avec nos jumeaux africains, les villages de KANGARE au Burkina Faso (dont on a vu que la banque alimentaire n'est guère garnie cette année) et d'OUFOU au Mali.

01/02/2008

Le trafic d'enfants en AFRIQUE, ça existe !

Je pense même avoir été témoin d'un tel trafic, ou en tous cas ça pourrait y ressembler.
Lors de mon passage au village d'OUFOU, alors que la population nous faisait la fête en guise d'accueil, il nous a été présenté très rapidement un groupe d'une douzaine de jeunes gens arborant de magnifiques tee shirts de footballeur. On n'a à peine eu le temps de les saluer et de les prendre en photos car ils étaient tous sur le départ pour l'exode saisonnière. Cela ne nous à guère étonné sachant que ce phénomène d'exode rurale pendant la saison sèche est très répandu.
Mais peut-être aurions-nous du nous interroger sur le fait qu'un bus venait les chercher dans ce coin si reculé du MALI où il n'y a aucun transport public et où il est exceptionnel de voir passer un bus.
Lisez donc ce témoignage paru cette semaine dans le Courrier International sur le trafic d'enfants au Bénin, et peut-être vous ferez-vous la même réflexion que moi à propos de cette exode organisée!

Compte-rendu de mission à KANGARE du 1er au 14 janvier 2008 par Jacques FONTAINE, Danielle et Pierre COANTIC

Vous avez pu suivre nos pérégrinations africaines sur ce blog :

Voici maintenant le compte-rendu de mission qui vous permettra d'apprécier le travail en profondeur qui est maintenant possible de faire avec notre jumeau du Burkina Faso, KANGARE, dans la mesure où notre compagnonnage s'étend sur le long terme (15 ans).

Ce compte-rendu ne se contente pas d'évoquer les anecdotes du voyage, c'est un véritable document de travail pour regarder l'avenir !

Cliquez ici pour accéder au compte-rendu :