Je vous souhaite à tous une très bonne et heureuse année 2009 avec tous mes vœux de bonne santé.
Que 2009 vous apporte Paix, Force et Joie et que nous sachions agir collectivement pour enrayer
A travers ce Blog vous découvrirez quelques unes de mes actions entreprises avec d'autres, dans le domaine de la coopération Nord-Sud et vous aurez aussi une petite idée des questions qui me préoccupent
Je vous souhaite à tous une très bonne et heureuse année 2009 avec tous mes vœux de bonne santé.
Que 2009 vous apporte Paix, Force et Joie et que nous sachions agir collectivement pour enrayer
Suspendu au-dessus du désert malien, c’est dans un univers minéral que vivent les Dogon, un peuple qui a toujours fasciné les ethnologues et les voyageurs...
Au cœur de l’Afrique de l’Ouest se cache un autre monde : le pays Dogon.
Suspendu au-dessus du désert malien, c’est dans un univers minéral que vivent les Dogon, un peuple qui a toujours fasciné les ethnologues et les voyageurs.
Spectaculaires, mystérieux, énigmatiques… Des fantasmes qui, aujourd’hui encore, se mêlent à la réalité pour décrire une culture complexe.
Comment aller au-delà des clichés ? Et que veut dire être Dogon au XXIème siècle ? C’est ce qu’Édouard Baer et Frédéric Lopez ont tenté de comprendre en allant à leur rencontre et en vivant avec eux pendant 2 semaines…
Il y a plus de 600 ans, les Dogon ont trouvé refuge sur un site extraordinaire : la falaise de Bandiagara. Cette corniche haute de
Les Dogon ont même accompli l’exploit de devenir agriculteurs dans une région où l’eau manque cruellement et où la terre est quasiment inexistante. Comment ? En fabriquant de toutes pièces de véritables oasis posées sur
Depuis plusieurs années, les conditions de vie au pays Dogon sont en effet de plus en plus difficiles. Nombreux sont les jeunes qui partent dans les grandes villes du Mali ou jusqu’en Côte d’Ivoire pour trouver un emploi et gagner l’argent qui aidera leur famille restée au pays. Temporaire il y a quelques années, cet exode est aujourd’hui souvent définitif. Le plateau et les éboulis de la falaise de Bandiagara se dépeuplent et les 700 000 Dogon se dispersent peu à peu.
Cette situation complexe, les 300 000 touristes qui viennent au pays Dogon chaque année l’ignorent. Ils viennent ici en quête de l’exotisme et de l’authenticité tant vantés par les écrits de certains ethnologues et les nombreuses agences de voyage. Pourtant,
Fr2 - Lundi 5 janvier à 20h30
Les Dogons et E.Baer inaugurent les soirées sans pub
Pour la première de ses soirées sans publicité, France 2 propose de découvrir le pays Dogon à travers le regard d'Edouard Baer, dans un nouveau numéro, remarquable de qualité, de "Rendez-vous en terre inconnue".
L'humour et la curiosité du comédien Edouard Baer, la générosité et l'humanisme de ses hôtes Dogons et la fascination qu'exerce la culture de ce peuple africain créent une alchimie presque parfaite: l'intérêt ne faiblit jamais pendant les deux heures de l'émission.
"Rendez-vous en terre inconnue" veut faire découvrir aux téléspectateurs un peuple lointain, dont la culture et les traditions sont menacées par un mode de vie moderne.
Cette découverte s'effectue via le regard d'une personnalité, qui accepte de s'envoler pour une destination qu'il découvre une fois dans l'avion. Edouard Baer passe donc deux semaines dans la famille d'Ama Ibé, un chef de clan de 78 ans. Il participe aux repas, aux travaux agricoles, aux veillées...
Les Dogons vivent dans des conditions extrêmes au coeur du Mali et constituent l'une des sociétés les plus secrètes d'Afrique. Lors d'une expédition sur la falaise de Bandiagara, corniche haute de
Ils cultivent du mil, des oignons et du tabac là où rien ne devrait pousser, avec un engrais qu'ils vont chercher dans des tombes vieilles de plusieurs siècles et perchées à des dizaines de mètres au-dessus du sol. Les Dogons fascinent les ethnologues... et les touristes.
Depuis quelques années, des circuits intégrant la visite de villages Dogons sont organisés, et la question du tourisme est abordée, sans manichéisme ni angélisme. Si Ama Ibé "préfère rester au fond de (sa) grotte plutôt que de danser pour de l'argent", l'un de ses fils, plus jeunes, dit sa souffrance de ne pas avoir pu aller à l'école faute d'argent.
Car l'argent du tourisme permet aussi de construire écoles et dispensaires. L'émission aborde également l'aggravation de la sècheresse ces dernières années, l'organisation sociale, la primauté du groupe sur l'individu, les tabous.
Frédéric Lopez et Edouard Baer assistent aussi au rendez-vous annuel de la pêche sacrée et à une cérémonie mortuaire exceptionnelle. Enfin, la rencontre entre la famille d'Ama Ibé et Edouard Baer est le ciment de cette émission enthousiasmante.
Le comédien français est un Candide curieux mais plein de tact, dont l'humour répond à celui, malicieux, des Dogons.
Comme cinq les numéros précédents, ce "Rendez-vous..." est produit par "Bonne Pioche", à qui l'on doit "La marche de l'empereur".
L'humanité est au bord de la panne de courant. Mais elle continue à s'agiter et à consommer les énergies fossiles par milliards de tonnes, feignant de croire ses ressources inépuisables. Le charbon par exemple, par ailleurs champion en matière de pollution, devrait se tarir dans cent trente ans. Idem à plus courte échéance pour le gaz et le pétrole. Inquiétant quand on sait que, dans moins de deux décennies, avec l'émergence de l'Inde et de la Chine, la demande d'énergie va doubler. Cette situation tendue risque de provoquer de violentes crises entre différentes parties du monde. Un changement radical s'impose donc dans nos habitudes de consommation et dans les politiques menées, notamment dans une Europe très dépendante du reste de la planète en matière énergétique.
| Claude Lorius. NICOLE TIGET/CNRS/AFP
Honnêtement, je suis très pessimiste... Sur les CFC - chlorofluorocarbures - , on voit bien que l'arrêt de leur utilisation a permis de réduire le trou dans la couche d'ozone, mais en ce qui concerne la crise climatique, on sait que même si on stabilisait aujourd'hui les émissions de CO2, ce gaz à effet de serre ne disparaîtrait pas pour autant. Il est là pour un moment... Il est difficile de dire si on a dépassé les limites, mais il est évident qu'on va subir un réchauffement : on prévoit d'ici la fin du siècle un bond climatique qui pourrait être équivalent à celui que la planète a franchi en dix mille ans pour passer de l'âge glaciaire à l'holocène ! Et je ne vois pas que l'homme ait actuellement les moyens d'inverser la tendance. Poussant jusqu'au bout la logique d'un dérèglement du climat, certains évoquent aujourd'hui le retour d'une ère glaciaire. Est-ce envisageable ? Dans un certain nombre de milliers d'années... Aujourd'hui, c'est totalement hors de propos ! Les périodes de réchauffement et de glaciation montrent des cycles de 100 000 ans, dus à la trajectoire de la Terre autour du Soleil en suivant une ellipse qui s'altère très légèrement, mais suffisamment pour modifier le climat sur ces très longs termes. Ce qui est nouveau, et que nous avons montré avec l'analyse des bulles d'air emprisonnées dans la glace, c'est que désormais l'homme, en multipliant les gaz à effet de serre, a accéléré un cycle de réchauffement sur un très court terme. Rapide, irréversible... Cela ressemble tout de même à un scénario catastrophe. Je ne crois pas que l'homme va disparaître. Les paysages vont changer, les glaciers vont fondre : la liste des impacts est impressionnante parce que, sur cette question, tout est interdépendant... Ainsi, si le permafrost - ce couvercle de glace qui recouvre les sols arctiques - fond, il va libérer du méthane qui, en retour, va accentuer l'effet de serre et aider ainsi à la fonte des glaces. Et plus la surface de celles-ci diminue, plus leur pouvoir réfléchissant disparaît, amplifiant encore le réchauffement... C'est sûr, nous aurons des catastrophes, des cataclysmes, des guerres. Les inondations, les sécheresses, les famines s'amplifieront, mais l'homme sera toujours là. Ce que nous devons comprendre, c'est que nous entrons dans une nouvelle ère, l'anthropocène, où pour la première fois dans l'histoire de la Terre, l'homme gouverne l'environnement. Il est la première cause des menaces et modifications qui pèsent sur la planète : à lui de savoir ce qu'il veut en faire et comment il va se comporter avec elle. Une nouvelle ère ? L'idée n'est pas de moi, mais elle est essentielle dans la compréhension des évolutions du monde dans lequel nous vivons. C'est le Prix Nobel de chimie Paul Crutzen, qui - le premier - a associé le début de l'anthropocène à l'augmentation des concentrations en CO2 telle que l'a montrée l'analyse des glaces. Mais cet impact humain ne concerne pas seulement le climat. L'occupation des sols, l'utilisation des ressources, la gestion de nos déchets sont autant d'agressions à la planète qui relèvent de l'homme et le menacent. Pour le réchauffement climatique, la question de l'énergie est le levier essentiel. Au XXe siècle, alors que la population était multipliée par quatre, la consommation d'énergie dont dépendent les émissions de gaz carbonique était multipliée par 40 ! Certains affirment aujourd'hui que la courbe d'augmentation de la population va se calmer. Sans doute. Mais la courbe de la consommation d'énergie, elle, n'a aucune raison de plonger ! Si l'homme est responsable, gardien de cette Terre, quels moyens a-t-il de la sauver ? Pour le coup, ce n'est pas mon domaine de compétence... Je ne sais pas. Et c'est là que réside mon pessimisme : je ne vois pas comment on va s'en sortir. Le problème majeur est la question de l'énergie. Il faut arriver sur ce plan à une gouvernance internationale, mais ce n'est pas possible actuellement, ou en tout cas je ne vois pas comment... Regardez le Grenelle de l'environnement ! C'était un bel effort, mais au final, il n'y a pas l'argent suffisant pour mener une politique efficace à court terme... La moindre velléité de mettre une taxe sur les 4×4 rend les politiques fébriles de devenir impopulaires... et ce n'est pas en habillant Total en vert qu'on va changer quoi que ce soit. N'existe-t-il pas de possibilité d'un nouvel ordre économique basé sur le développement durable ? Le développement durable est une notion à laquelle je ne crois plus. On ne peut pas maîtriser le développement. Et pour être durable, il faudrait être à l'état d'équilibre, or cet équilibre n'existe pas. C'est un terme trompeur. Avant, j'étais alarmé, mais j'étais optimiste, actif, positiviste. Je pensais que les économistes, les politiques, les citoyens pouvaient changer les choses. J'étais confiant dans notre capacité à trouver une solution. Aujourd'hui, je ne le suis plus... sauf à espérer un sursaut inattendu de l'homme. Propos recueillis par Laurent Carpentier © Le Monde |
| A-T-ON TROUVÉ la formule magique pour éradiquer la grande pauvreté et la malnutrition en Afrique subsaharienne ? Sans aller jusque-là, l'étude d'un think tank britannique, l'Overseas Development Institute (ODI), conclut qu'une expérience pilote menée depuis juin 2006 dans une dizaine de pays du continent noir donne des résultats " impressionnants ", mais qu'il sera difficile de l'élargir à l'échelle du continent. Le projet villages du millénaire (PVM) est né d'un constat : les huit engagements pris au Sommet du millénaire des Nations unies de septembre 2000 (réduire de moitié le nombre de personnes vivant avec moins d'un dollar par jour d'ici à 2015 ; faire baisser des deux tiers la mortalité infantile ; généraliser l'éducation primaire...) ne seront pas atteints en Afrique subsaharienne. Les objectifs ne sont pas hors de portée, mais les moyens manquent, plaide depuis longtemps l'économiste Jeffrey Sachs, directeur de l'Institut de la terre à l'université Columbia de New York. D'où l'idée d'investir massivement sur un nombre limité de villages, pour prouver que le sous-développement n'est pas une fatalité. Lancé en juin 2006, le PVM concerne aujourd'hui un demi-million de personnes vivant dans 80 communautés villageoises réparties dans dix pays africains - du Mali à l'Ethiopie, du Nigeria au Malawi. " Ce qui est important, c'est d'investir massivement dans des villages intégrés en privilégiant l'agriculture et l'alimentation, la santé et l'éducation (...), et en laissant de côté, au moins dans un premier temps, les relations entre ville et campagne et les réformes institutionnelles ", résume Kent Buse, coauteur de l'étude qui fait un premier bilan du PVM. Le projet de M. Sachs, piloté sur place par les agences de l'ONU, privilégie les technologies modernes éprouvées, a recours à du personnel qualifié et ne lésine pas sur les moyens financiers : l'investissement annuel est de l'ordre de 120 dollars (93 euros) par habitant. Il court sur cinq ans. L'étude menée par ODI porte sur les villages de quatre pays africains. " Partout, on a des résultats impressionnants au bout de deux ans à peine. La fourniture de semences subventionnées et d'engrais a dopé les rendements agricoles, la distribution gratuite de moustiquaires a fait chuter de moitié le taux de paludisme ", écrit M. Buse. Généraliser l'expérience s'annonce difficile, nuance le think tank britannique, notamment du fait du manque de main-d'oeuvre locale qualifiée. Où trouver les infirmiers, les instituteurs, les agents agricoles qui iront porter la bonne parole dans quelque 110 000 villages de l'Afrique rurale ? Le manque de personnel médical est particulièrement criant. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'il en faudrait 4,2 millions supplémentaires en Afrique et en Asie. Jean-Pierre Tuquoi © Le Monde |
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| Carte blanche Caroline Fourest Il existe un monde où l'économie est au service de l'émancipation et non de l'aliénation, où le crédit coule à flots. On compte même plus de prêteurs que d'emprunteurs... Un monde où l'économie virtuelle est au service de l'économie réelle, des entrepreneurs, et où l'on ne prête qu'aux pauvres. Dans ce monde, Internet est au service de la solidarité et non de la haine ou de la rumeur. Ce n'est pas une utopie. C'est une réalité. L'économiste bangladais Muhammad Yunus, Prix Nobel, l'a rêvé parmi les premiers. Des hommes comme Jacques Attali et Planète Finance ont beaucoup fait pour concrétiser cette idée simple mais révolutionnaire. D'anciens présidents comme Bill Clinton ne jurent plus que par lui. C'est le microcrédit. Un micro-exemple de tout ce qui peut nous inspirer en période de crise. Cette utopie en marche, on la rencontre notamment sur www.kiva.org. Je m'y suis connectée il y a un an, dans l'idée de prêter 25 dollars. J'ai bien regardé la liste des demandeurs, sélectionnés et rencontrés (en vrai) par les relais de Kiva. J'ai parcouru leurs photos, pris connaissance de leur histoire et de leurs besoins avant de choisir à qui j'avais envie de prêter ma modeste somme. A peine trois minutes passées à remplir mon panier et à donner mon accord bancaire par Paypal (autant que pour commander un livre sur Amazon). Cette ligne sur mon relevé bancaire, je ne l'ai pas vue passer. Mais Maria Elena l'a vue arriver. Elle avait besoin de 575 dollars pour acheter une nouvelle machine à coudre et développer son magasin de couture à Huancayo, au Pérou. Aucun dossier à monter auprès d'une banque, ni mesure " prudentielle " ni défaut de liquidités. En quelques heures, grâce à 16 autres donateurs (Nina, Scott, Charly...), Maria Elena tenait son prêt. Son atelier s'est développé. Il fait vivre sa famille et d'autres femmes. En moins d'un an, Maria nous a remboursés. Depuis, j'ai recliqué pour reprêter cette somme au moins dix fois. Ces 25 dollars ont fait le tour du monde. Patience, une Nigériane de 53 ans, a pu acheter de nouvelles statuettes pour sa boutique d'art africain. Nisrine, une Libanaise de 31 ans, a renouvelé le stock de son magasin dans la plaine de la Bekaa. Une famille de Tanzanie a pu ouvrir une échoppe vendant des légumes et du charbon. Une autre se lance dans le recyclage au Pakistan. Le monde de Kiva est très concret. Le site prélève un micro-pourcentage (10 %) sur votre don pour faire fonctionner sa structure, réduite au minimum. Une dizaine de personnes coordonnent le site et cherchent des demandeurs. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le plus difficile pour Kiva n'est pas de trouver des donateurs (ils affluent), mais de faire connaître cette source de liquidités potentielles à des hommes et des femmes loin de toute technologie. Le réseau peut compter sur un réseau mondial d'ONG, dont les bénévoles rencontrent tous les jours des micro-entrepreneurs qui auraient besoin de cet argent pour gagner en autonomie. Cette solidarité ne se fait pas sur le mode de la charité, mais sur celui du prêt solidaire. Le microcrédit est donc aussi un lieu où se réinventent les rapports Nord-Sud. Vous pouvez choisir la région que vous souhaitez aider en priorité. Que vous ayez un lien avec l'Asie ou que vous préfériez l'Afrique. Le Moyen-Orient est très prisé. Des donateurs américains horrifiés par les dégâts commis par leur gouvernement peuvent directement prêter à des micro-entrepreneurs en Irak, en Afghanistan et en Palestine. Dès qu'un projet solide est mis en ligne, les entrepreneurs de ces régions trouvent des donateurs en quelques heures. Surtout s'il s'agit de femmes. Car Kiva rééquilibre aussi les rapports hommes-femmes. Vous pouvez choisir le genre de ceux à qui vous souhaitez prêter en priorité. Le Nord étant plus féministe que le Sud, la plupart des donateurs préfèrent aider des femmes souhaitant accéder à leur autonomie. Il y a aussi des groupes de donateurs qui recherchent des entrepreneurs par affinités. Des donateurs chrétiens qui veulent donner en priorité à des entrepreneurs chrétiens, des écologistes du Nord qui cherchent à encourager un développement non polluant au Sud... En deux ans, grâce à 354 000 donateurs, le site a permis de réaliser 68 000 prêts d'une valeur moyenne de 450 dollars. Le montant global d'argent prêté s'élève à 48 millions de dollars. Ainsi va Kiva. Loin de ce monde où ceux qui voulaient importer les subprimes cherchent des boucs émissaires pour éviter l'autocritique, loin de ce monde où l'on peut se dire socialiste à l'international mais continuer à liquider la puissance publique et à déréguler le marché du travail au plan national, loin de ce monde où les ultralibéraux traitent déjà de protectionnistes ceux qui souhaitent simplement réhabiliter l'Etat protecteur, loin de ce monde où l'on fait croire que les emplois aidés de la droite (destinés à créer de la flexibilité pour les entreprises) sont les mêmes que ceux de la gauche (qui luttaient contre le chômage des jeunes en inventant de nouveaux postes et des services via le tissu associatif), loin de ce monde où certains disent vouloir refonder le capitalisme quand ils ne veulent que le corriger, où d'autres disent vouloir l'abattre au lieu de contribuer à le refonder pour de vrai, loin de ce monde et de ses postures obligées, il existe un autre monde. Celui d'une microéconomie solidaire. Elle ne pourra jamais remplacer la macroéconomie et ses contraintes, mais l'histoire de son utopie devenue réalité contient quelques leçons à méditer.
Caroline Fourest est essayiste et rédactrice en chef de ProChoix. © Le Monde |
16 octobre 2008 | . |
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La faim gagne du terrain. Actuellement, 923 millions d'humains en souffrent dont 75 millions de personnes supplémentaires en 2008, en raison de l'envolée des prix agricoles et du pétrole. C'est le bilan que dresse l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), à la veille de la Journée mondiale de l'alimentation, fixée jeudi 16 octobre. Cette aggravation de la sous-alimentation n'est peut-être qu'un début. " Ce que nous avons vécu cette année, avec les émeutes de la faim, n'était pas une crise, mais une alarme. Si crise alimentaire d'ampleur mondiale il y a, elle est devant nous ", estime Abdolreza Abbassian, économiste à la FAO. Car les marchés agricoles restent tendus, et la crise financière risque d'aggraver la situation. Des signes d'amélioration sont pourtant perceptibles. La récolte 2008-2009 va battre des records. Selon la FAO, la production mondiale de céréales devrait augmenter de 2,8 %, notamment grâce à l'extension de la culture du blé. Ces perspectives ont permis une baisse des prix depuis six mois sur les marchés mondiaux qui avaient atteint des sommets au printemps. RÉGLEMENTATION DE LA SPÉCULATION Et après ? Rien n'est sûr. " A la moindre mauvaise récolte, les prix flamberont. Comme rien n'a été fait, nous ne sommes pas à l'abri d'une succession de crises alimentaires ", estime Hervé Guyomard, économiste à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA). " Est-on prêt pour une nouvelle augmentation de prix à l'avenir ?, interroge M. Abbassian. Je crains que non, alors que l'impact sera certainement encore plus fort pour les pays pauvres. " La crise du printemps a permis de prendre conscience des erreurs du passé et de tomber d'accord sur quatre nécessités : investir dans l'agriculture, promouvoir l'autosuffisance alimentaire de chaque pays - et donc les cultures vivrières -, miser sur les exploitations familiales pour assurer l'alimentation des plus pauvres, pour la plupart paysans, et développer des modes de production durable. Mais, sur les raisons mêmes de l'envolée des cours, il n'y a pas consensus : le rôle des agrocarburants ou ceux de la spéculation et des changements des modes alimentaires dans les pays émergents font toujours débat. Par conséquent, aucune décision n'a été prise par la communauté internationale qui, en outre, n'a pas honoré ses engagements financiers. " Même si la production augmente, le véritable problème est celui des revenus et de l'accès des plus pauvres à la production ", estime François Danel, directeur général de l'ONG Action contre la faim. Le problème risque même d'être amplifié par la crise financière. Car pour assurer la sécurité alimentaire mondiale d'une population qui croît, il faut investir. Or les fonds publics risquent désormais de manquer pour, par exemple, développer à moyen terme l'agriculture africaine et, dès cette année, pour financer l'aide alimentaire, craignent les organisations non gouvernementales (ONG). A court terme, c'est donc sur les agriculteurs des pays développés qu'il faut compter pour augmenter la production. Mais rien ne dit qu'ils relèveront le défi si le crédit se raréfie et que l'achat de semences et de fertilisants s'avère impossible. De plus, faute de crédits, " les pays pauvres auront du mal à financer leurs importations de denrées ", redoute Abdolreza Abbassian. Selon de nombreux experts, pour éviter une crise alimentaire majeure à venir, il faudra réduire la volatilité des prix, plus inquiétante que les cours élevés pour les consommateurs des pays pauvres comme pour les producteurs. La solution pourrait être d'utiliser des stocks régionaux afin de remettre de la marchandise sur le marché en cas de déséquilibre entre l'offre et la demande. Jusqu'ici, c'est le rôle qu'avaient joué les stocks européens et américains, avant que ces outils de régulation disparaissent. Sur ce point, la crise financière pourrait s'avérer bénéfique. Même si, ces dernières semaines, elle a occulté la crise alimentaire, elle a aussi fait ressurgir l'idée d'une régulation mondiale. Sur la scène alimentaire, le débat avait émergé au printemps. L'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (Ifpri), basé à Washington, qui estime nécessaire une coordination mondiale, avait ainsi appelé à la réduction et à la stabilisation des prix grâce à la mise en place d'une réglementation de la spéculation et de stocks de céréales publics partagés. Mais les nombreuses voix qui s'étaient élevées alors semblaient inaudibles. Laetitia Clavreul © Le Monde |
En ce jour anniversaire de l'assassinat de Thomas SANKARA, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour cet homme, leader emblématique qui incarna la révolution burkinabé, luttant contre l'impérialisme des puissances coloniales. Que serait aujourd'hui le Burkina Faso et l'Afrique s'il avait pu continuer son œuvre en profondeur ?
Il est vrai qu'il a commis des erreurs mais le contexte international de l'époque y est pour quelque chose.
Les orientations qu'il a impulsées dans son pays sont encore aujourd'hui perceptibles et nous devons le considérer comme un grand homme.
Je garde en souvenir la façon dont il tenait tête à Mitterrand, ses intervention à l'assemblée générale de l'ONU.
http://www.afrik.com/article15437.html
Amitiés,
| A lors que s'ouvre la session plénière de l'ONU dédiée à l'examen de l'avancée des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), il est désormais clair que la situation socio-économique d'une partie croissante de la population mondiale empire. Les chiffres de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) l'attestent : " Le nombre de personnes sous-alimentées a augmenté au cours de la seule année 2007 de 75 millions, atteignant le chiffre de 925 millions. " Il faut rappeler que 19 millions d'enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère dans le monde aujourd'hui. Combien seront-ils demain si nous n'agissons pas très vite ? L'espoir de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim est-il encore réaliste ? Les " émeutes de la faim ", en avril, ont mobilisé un temps les décideurs. Des promesses ont été faites, les engagements se sont multipliés. En pratique, nous avons assisté à de nombreux mécanismes de redéploiement ou à des réorientations budgétaires, mais les efforts financiers nouveaux pour faire face à ce fléau ont été peu nombreux. En mai, Action contre la faim a lancé un appel à la création d'un fonds mondial de lutte contre la faim. Dans le même temps, s'inspirant en partie des grands principes de ce fonds, un groupe interministériel français, sur cette question de la crise alimentaire, a permis de faire émerger un projet de partenariat mondial pour l'alimentation et l'agriculture qui comporte trois piliers. Le premier est la création d'une coordination internationale permettant d'assurer une meilleure cohérence des politiques mondiales et des actions locales pour la sécurité alimentaire. Le second propose la création d'un groupe international d'experts sur la sécurité alimentaire. Le troisième est un fonds ou une " facilité " permettant de lever des fonds additionnels. Ce partenariat mondial comprend de nombreuses innovations prometteuses, mais nous y voyons aussi un certain nombre de réserves ou de points de vigilance. Tout d'abord, la part accordée à l'enjeu vital de lutte contre la malnutrition nous paraît bien faible. Les initiatives en faveur du développement des agricultures locales sont essentielles, mais n'oublions pas l'urgence qui tue un enfant toutes les cinq secondes ! Des millions d'autres enfants portent à vie les séquelles d'un apport nutritionnel insuffisant durant les premiers mois de leur vie. La solution doit être immédiate et requiert des moyens importants. Ne l'oublions pas sous couvert des nécessaires réformes des politiques agricoles. Les autres points de vigilance concernent l'architecture du Partenariat mondial. Il est crucial que la société civile et les ONG soient représentées avec un poids suffisant au sein de la coordination du Partenariat. Les modalités de cette représentation seront donc un véritable enjeu. 250 MILLIONS D'EUROS Le deuxième pilier prévoit la mise en place d'un groupe d'experts qui aurait notamment un rôle de sentinelles comme a pu le faire le GIEC sur les enjeux environnementaux. Pour que cette fonction s'exerce pleinement, il est fondamental que cet organe soit le plus autonome possible et délié des agences existantes. Enfin, l'hébergement de la Facilité à l'intérieur du Fonds international pour le développement de l'agriculture ne nous semble pas pertinent. Cette solution peut permettre d'initier la démarche, mais il nous semble qu'une entité distincte faciliterait l'apport de fonds nouveaux, notamment en provenance de fondations privées. Il reste que la création de cette Facilité (ou de ce Fonds) est une bonne mesure. Mais, pour qu'elle voie le jour, ce sont les ressources financières qui manquent ! Le rôle de la France est déterminant. Les experts estiment qu'il faut rassembler une somme de 250 millions d'euros pour que cet outil puisse fonctionner. Il nous paraît essentiel que le gouvernement français s'engage sur les 50 premiers millions, de nature à faire boule de neige. Le président Nicolas Sarkozy a tenu un discours volontariste à Rome en juin puis au G8 au Japon pour promouvoir ce Partenariat mondial. Il faut que les décisions budgétaires soient à la mesure de l'esprit de solidarité annoncé !
François Danel , directeur général d'Action contre la faim ; Yvonnick Huet, directeur général d'Agrisud International ; Philippe Levêque, directeur de Care France. © Le Monde |
| Lors de la séance inaugurale de la Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire à Rome le 3 juin, j'indiquais que " la solution structurelle au problème de la sécurité alimentaire dans le monde, c'est l'accroissement de la productivité et de la production dans les pays à revenu bas et à déficit vivrier. Cela suppose des solutions novatrices et imaginatives. Il faudra développer des accords de partenariat entre, d'une part, les pays qui ont des ressources financières et, d'autre part, ceux qui ont des terres, de l'eau et des ressources humaines. Ainsi seulement sera-t-il possible d'assurer des relations internationales équilibrées pour un développement agricole durable ". S'il faut reconnaître, avec satisfaction, que de nombreuses initiatives ont été prises récemment dans ce sens en Amérique latine, en Afrique, en Asie et en Europe de l'Est, les modalités de leur mise en oeuvre dans certains cas sont un motif certain de préoccupation et exigent l'adoption rapide de correctifs appropriés. En effet, certaines négociations ont abouti à des relations internationales déséquilibrées pour une agriculture mercantile de court terme. L'objectif devrait être la création de sociétés mixtes dans lesquelles chaque partie apporterait une contribution en fonction de son avantage comparatif. L'une assurerait le financement, la capacité de gestion et la garantie d'un marché pour les productions. L'autre fournirait les terres, l'eau et la main-d'oeuvre. Les complémentarités dans l'expertise technique, économique, comptable, fiscale et juridique ainsi que la connaissance de l'environnement écologique, social et culturel constitueraient le socle solide d'un partage des risques et des bénéfices dans une coopération de longue durée. Ce que l'on constate cependant, c'est une propension à l'appropriation par l'une des parties de ce qui aurait dû être l'apport de l'autre partenaire. Achat de terres et baux de longue durée semblent avoir la préférence des investisseurs étrangers. Même dans certains pays où la terre est un bien comme un autre, objet d'échange et de spéculation ou refuge contre l'érosion monétaire, les revendications et protestations des travailleurs agricoles et des populations indigènes ne sont pas rares. Dans d'autres, l'appropriation et la distribution des terres sont des sources de conflits latents. Si on ajoute la valeur émotionnelle, voire mystique, de ce qui est un des fondements de la souveraineté nationale, on imagine aisément les risques d'explosion sociale lorsqu'elle tombe entre des mains étrangères. Or ce problème est réel à l'échelle planétaire si l'on prend en compte l'importance des fonds spéculatifs et l'augmentation du coût des terres dans un monde qui, d'ici à 2050, devrait doubler sa production pour faire face notamment à l'accroissement de la population mondiale et à la demande des pays émergents. L'exploitation des ressources naturelles dans le seul souci de la rentabilité financière n'est pas propice au type de production qui préserve le stock minéral et organique des terres ou empêche les brûlis et la déforestation. Elle ne permet pas non plus l'utilisation judicieuse des engrais et des pesticides pour éviter les pollutions. PACTE NÉOCOLONIAL Elle n'encourage ni la coexistence entre " labourage et pâturage " ni la rotation culturale propice à la lutte biologique et aux restitutions des éléments nutritifs exportés par les plantes. Elle risque d'entraîner l'émergence d'un pacte néocolonial pour la fourniture de matières premières sans valeur ajoutée dans les pays producteurs et des conditions de travail inacceptables pour les ouvriers agricoles. Il convient donc d'éviter un mauvais usage d'une bonne idée. Ces investissements étrangers directs dans l'agriculture devraient permettre de générer des emplois, des revenus et des aliments, tout en favorisant l'amitié entre les peuples. C'est pourquoi la FAO a engagé une réflexion sur les conditions de succès de partenariats internationaux dans la production alimentaire. Quelles garanties pour les deux parties, quels facteurs incitatifs ? Quel cadre juridique ? Quelles conditions de production, de commercialisation et de transformation des produits ? Quel contrat social pour les travailleurs ? Quels bénéfices économiques pour les Etats, les petits agriculteurs et le secteur privé ? Il s'agira de répondre à ces questions, après une réflexion interdisciplinaire interne et des consultations d'experts dans les centres d'excellence sur ces questions, en vue d'organiser une discussion intergouvernementale dans le forum neutre qu'est la FAO. L'adoption, par consensus, d'un cadre référentiel international permettrait ainsi d'éviter les problèmes qui se profilent à l'horizon de la sécurité alimentaire mondiale et de tirer profit, avec le sens de la mesure, des opportunités de la demande agricole croissante. " Gouverner c'est prévoir ", tant au plan national qu'international. Jacques Diouf Directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) © Le Monde |
| De 1 à 2 mètres et des lignes de côte complètement redessinées ? Ou juste quelques centimètres sans importance ? La question de la montée du niveau moyen des mers à l'horizon 2100 est une des plus discutées par les chercheurs. Début 2007, dans son rapport, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) plaçait entre 18 et 59 cm l'élévation la plus probable d'ici à la fin du siècle. Des travaux, dirigés par Tad Pfeffer (université du Colorado) et publiés début septembre dans la revue Science, concluent aujourd'hui que cette montée des eaux devrait être très supérieure : entre 80 cm et 2 m. Pourquoi un tel décalage ? " Le dernier rapport du GIEC a été publié en 2007, ce qui veut dire que la science en a été figée en 2006, explique le climatologue Edouard Bard (Collège de France). Ce qui a été découvert depuis sur la lubrification de la base de la calotte glaciaire du Groenland - qui favorise le glissement et l'effondrement des glaciers dans la mer - et l'accélération de sa fonte n'a donc pas été pris en compte. Aujourd'hui, une majorité de spécialistes estime qu'une augmentation de 1 mètre en 2100 est le scénario le plus probable. " S. Fo. © Le Monde |